Le Parlement portugais adopte un moratoire interdisant l’exploitation minière des fonds marins

ENVIRONNEMENT – C’est une grande première en Europe : ce vendredi 31 janvier, le Parlement portugais a voté vendredi en faveur d’un moratoire interdisant l’exploitation minière des grands fonds sous-marins de ses eaux territoriales jusqu’en 2050. Le Portugal préfère ainsi faire preuve de précaution, en attendant de mieux connaître les risques de ces activités pour la biodiversité et le climat.


Plusieurs textes en ce sens, dont ceux déposés par des députés du parti au pouvoir et par l’opposition socialiste, ont été adoptés en première lecture et serviront de base à une loi qui sera ensuite soumise à un vote final.

Le Portugal est ainsi en passe de devenir « le premier pays européen à inscrire dans la loi une interdiction de cette activité tant qu’il n’y a pas davantage de données scientifiques » sur son impact sur l’environnement, a commenté auprès de l’AFP la militante écologiste Catarina Abril, de l’ONG environnementale portugaise Sciaena.

« Le Parlement a voté en faveur du moratoire qui empêche l’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux portugaises ! Cette décision constitue un grand pas vers la protection des écosystèmes uniques et la santé de notre planète », s’est également réjouie l’antenne portugaise du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Avec l’archipel des Açores, situé en plein milieu de l’Atlantique nord, le Portugal pourrait disposer d’importantes ressources minières dans les profondeurs de sa zone économique exclusive.

Une année 2025 cruciale pour la protection des océans


Les fonds marins, entre 4 000 et 6 000 mètres de profondeur, suscitent une convoitise de plus en plus grande car certains contiennent des métaux sous plusieurs formes, dont des nodules polymétalliques. Ces petits cailloux sont riches notamment en manganèse, cobalt ou nickel, très demandés car utilisés dans les batteries de véhicules électriques.

L’année 2025 sera décisive pour l’exploitation minière en haute mer. L’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), basée en Jamaïque, travaille sur un « code minier » qui fixera les règles d’extraction des ressources sous-marines.

Même si le Parlement portugais a voté un moratoire interdisant l’exploitation minière dans ses eaux territoriales, le pays reste inquiet face aux projets d’exploration menés par la France, la Pologne et la Russie près des Açores.

De son côté, la Norvège avait envisagé d’exploiter les fonds marins mais, après de nombreuses critiques de scientifiques, d’États et du Parlement européen, elle a finalement décidé de ne pas délivrer de permis cette année pour ses eaux arctiques.

Par Maëlle Roudaut avec AFP

Lire sur le site de Huffingtonpost (07/02/2025)