Des mandats d’arrêt émis par la CPI contre les Israéliens Netanyahu et Gallant, et contre le dirigeant du Hamas Deif

La Cour pénale internationale émet des mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens Netanyahu et Gallant pour « crimes de guerre » présumés. Cela fait suite à la demande du procureur de la CPI, Karim Khan, réalisée en mai dernier. Le mandat concerne aussi le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif.

Les mandats d’arrêt ont été classés « secrets », afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour. Mais « la chambre considère qu’il est dans l’intérêt des victimes et de leurs familles qu’elles soient informées de l’existence des mandats », a-t-elle expliqué.

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés à Gaza.

Karim Khan a également demandé des mandats d’arrêt contre de hauts dirigeants du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d’un an.


Karim Khan demandait en mai dernier des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant pour des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ».

« Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis », avait affirmé Karim Khan en référence à Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant.

Netanyahu conteste et qualifie la décision d’antisémite


Benjamin Netanyahu a rapidement contesté le mandat d’arrêt, confirmé ce matin par la Cour pénale internationale (CPI). Il dit rejeter « les purs et absurdes mensonges » de la CPI et « ne cédera pas à la pression » tant que les objectifs de guerre d’Israël n’auront pas été atteints, ont déclaré jeudi ses services.

Il a par ailleurs qualifié cette décision d’antisémite. « La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d’aujourd’hui qui se terminera de la même façon », selon un communiqué du bureau du Premier ministre israélien. Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine juif Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard.

Les Pays-Bas exécuteront le mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu


Les Pays-Bas exécuteront les mandats d’arrêt délivrés par la Cour pénale internationale (CPI), a indiqué jeudi le ministre des Affaires étrangères Caspar Veldkamp devant la Seconde chambre.

« Les Pays-Bas coopèrent totalement avec la Cour pénale internationale », a déclaré le ministre. Les autorités néerlandaises ne peuvent arrêter les suspects que s’ils se trouvent sur le sol des Pays-Bas et qu’il existe un mandat d’arrêt à leur encontre.

L’Italie dit qu’elle devra arrêter Netanyahu après le mandat d’arrêt de la CPI


Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto, dont le pays occupe cette année la présidence tournante du G7, a déclaré à la télévision italienne que la CPI avait « tort » de mettre les deux dirigeants israéliens au même niveau que le Hamas. Mais si Benjamin Netanyahu ou son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant « étaient amenés à se rendre en Italie, nous serions dans l’obligation de les arrêter », en vertu du droit international, a-t-il néanmoins affirmé. Ce n’est pas un choix politique mais l’Italie est tenue, en tant qu’Etat Partie au Statut de Rome, fondateur de la CPI, d’exécuter ses mandats d’arrêt, a expliqué Guido Crosetto. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, s’est montré plus prudent, déclarant que « nous soutenons la CPI, en gardant en tête que la Cour doit jouer un rôle juridique et non politique ». « Nous devons réfléchir ensemble, avec nos alliés, à notre réaction et à notre interprétation de cette décision »

Les Etats-Unis « rejettent catégoriquement » la décision de la Cour pénale internationale


« Les Etats-Unis rejettent catégoriquement la décision de la Cour (pénale internationale) d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens », a réagi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

« Nous restons profondément préoccupés par l’empressement du procureur à réclamer des mandats d’arrêt et par les erreurs troublantes dans le processus qui a mené à cette décision », a-t-il ajouté dans une réaction transmise à l’AFP, en répétant que selon Washington « la CPI n’était pas compétente juridiquement dans cette affaire ». Le porte-parole a assuré que Washington « s’entretenait des prochaines étapes avec (ses) partenaires, y compris Israël ».

L’Autorité palestinienne salue la décision de la Cour pénale internationale


L’Autorité palestinienne a salué l’émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, la qualifiant de « signe d’espoir ».

« L’Etat de Palestine salue la décision de la CPI » concernant les mandats de MM. Netanyahu et Gallant, estimant qu’elle représente un « signe d’espoir et de confiance dans le droit international et ses institutions », détaille un communiqué diffusé par l’agence de presse nationale Wafa ne faisant aucune mention du mandat d’arrêt annoncé par la CPI simultanément contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien.

Benjamin Netanyahu a comparé la décision de la Cour « à un procès Dreyfus ». Mais « Dreyfus, lui était innocent », a cinglé Majed Bamya, représentant adjoint de la Palestine à l’ONU, dénonçant sur X un détournement « honteux de l’Histoire pour justifier des crimes ».

Par la rédaction avec agences

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