Le tribunal de Paris a déclaré lundi coupables de détournement de fonds publics les neuf eurodéputés du RN, dont Marine Le Pen (qui a quitté le tribunal avant le prononcé des peines), poursuivis dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Ils ont tous été condamnés à une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate, obérant à ce stade ses chances de se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
Les douze assistants jugés à leurs côtés ont, eux aussi, été déclarés coupables de recel. Le tribunal a estimé que le préjudice total était de 2,9 millions d’euros, en faisant « prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti » d’extrême droite français.
Ils ont signé des « contrats fictifs » et il y a bien eu l’existence d’un « système » au sein du parti, a déclaré la présidente Bénédicte de Perthuis. « Il a été établi que toutes ces personnes travaillaient en réalité pour le parti, que leur député ne leur avait confié aucune tâche », qu’ils « passaient d’un député à l’autre », a-t-elle détaillé.
« Il ne s’agissait pas de mutualiser le travail des assistants mais plutôt de mutualiser les enveloppes des députés », a-t-elle poursuivi. « Que les choses soient claires : personne n’est jugé pour avoir fait de la politique, ce n’est pas le sujet. La question, c’était de savoir si les contrats ont reçu une exécution ou pas », a déclaré la magistrate.
Par la rédaction (publié le 31/03/2025)