14 Oct 2018
Ce 28 septembre le Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies a adopté à une large majorité (33 votes pour, 11 abstentions, 3 votes contre) le texte de la Déclaration des droits des paysans et des autres personnes travaillant en milieu rural. Il s’agit d’une étape cruciale qui vient consacrer plus de 17 ans de mobilisation du mouvement paysan international La Via Campesina.
Cette victoire du mouvement paysan a toutefois été ternie par un vote d’abstention de la Belgique et de 6 autres Etats européens, ainsi que par les votes votes négatifs de l’Angleterre, la Hongrie et l’Australie (voir liste ci-dessous). Alors que notre pays s’était déjà illustré il y a quelques jours en rejetant le projet de déclaration commune sur le climat, notre gouvernent remet le couvert en tournant le dos à ce nouveau texte historique pour l’agriculture durable.
Les acquis de la Déclaration
Le Conseil des droits de l’Homme avait reconnu la nécessité de renforcer les droits des paysans et avait créé un groupe de travail chargé d’élaborer un projet de Déclaration dès 2012. Les communautés paysannes sont en effet les plus touchées par la faim et font face à des violations systématiques de leurs droits fondamentaux, tels que : les accaparements des terres et des ressources naturelles, la biopiraterie, la criminalisation des leaders paysans, le travail forcé dans les grandes plantations industrielles, etc.
En protégeant les droits de celles et ceux qui produisent notre nourriture tout en protégeant les ressources naturelles, la Déclaration participe aux réponses à apporter aux grandes crises actuelles : pauvreté rurale et insécurité alimentaire, changements climatiques, dégradation des ressources naturelles et effondrement de la biodiversité, etc.
Concrètement, la Déclaration rassemble et explicite les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales, tels que les droits à la terre, aux semences, à l’eau, à la sécurité sociale, à la santé, au logement, à l’éducation, à un revenu décent, au développement, à la participation, à la justice, etc.
Une position à contre-courant
La position de la Belgique et des Etats européens est d’autant plus incompréhensible que plusieurs institutions européennes, dont le Conseil Economique et Social Européen et le Parlement Européen, ont appelé explicitement, encore en 2018, les Etats membres à voter pour les droits des paysans à l’ONU. En Belgique, les ministres régionaux de l’agriculture (Joke Schfuvliene et René Collin) ont eux aussi appelé le Ministre des Affaires Etrangères à adopter la Déclaration onusienne. Sans évoquer le soutien massif de la société civile belge (plus de 60 syndicats et organisations de la société civile belge) et des citoyens européens (une pétition rassemblait à l’heure du vote plus de 71.000 signatures). Le refus de protéger les droits des paysans isole donc la Belgique dans une position de déni face à la réalité subie par les paysans belges et du monde entier aujourd’hui.
Par Florence Kroff (publié le 28/09/2018)
A lire sur le Fian
Cette victoire du mouvement paysan a toutefois été ternie par un vote d’abstention de la Belgique et de 6 autres Etats européens, ainsi que par les votes votes négatifs de l’Angleterre, la Hongrie et l’Australie (voir liste ci-dessous). Alors que notre pays s’était déjà illustré il y a quelques jours en rejetant le projet de déclaration commune sur le climat, notre gouvernent remet le couvert en tournant le dos à ce nouveau texte historique pour l’agriculture durable.
Les acquis de la Déclaration
Le Conseil des droits de l’Homme avait reconnu la nécessité de renforcer les droits des paysans et avait créé un groupe de travail chargé d’élaborer un projet de Déclaration dès 2012. Les communautés paysannes sont en effet les plus touchées par la faim et font face à des violations systématiques de leurs droits fondamentaux, tels que : les accaparements des terres et des ressources naturelles, la biopiraterie, la criminalisation des leaders paysans, le travail forcé dans les grandes plantations industrielles, etc.
En protégeant les droits de celles et ceux qui produisent notre nourriture tout en protégeant les ressources naturelles, la Déclaration participe aux réponses à apporter aux grandes crises actuelles : pauvreté rurale et insécurité alimentaire, changements climatiques, dégradation des ressources naturelles et effondrement de la biodiversité, etc.
Concrètement, la Déclaration rassemble et explicite les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales, tels que les droits à la terre, aux semences, à l’eau, à la sécurité sociale, à la santé, au logement, à l’éducation, à un revenu décent, au développement, à la participation, à la justice, etc.
Une position à contre-courant
La position de la Belgique et des Etats européens est d’autant plus incompréhensible que plusieurs institutions européennes, dont le Conseil Economique et Social Européen et le Parlement Européen, ont appelé explicitement, encore en 2018, les Etats membres à voter pour les droits des paysans à l’ONU. En Belgique, les ministres régionaux de l’agriculture (Joke Schfuvliene et René Collin) ont eux aussi appelé le Ministre des Affaires Etrangères à adopter la Déclaration onusienne. Sans évoquer le soutien massif de la société civile belge (plus de 60 syndicats et organisations de la société civile belge) et des citoyens européens (une pétition rassemblait à l’heure du vote plus de 71.000 signatures). Le refus de protéger les droits des paysans isole donc la Belgique dans une position de déni face à la réalité subie par les paysans belges et du monde entier aujourd’hui.
Par Florence Kroff (publié le 28/09/2018)
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