« Nous sommes pour la paix » : les dockers de Marseille-Fos refusent de charger des pièces détachées pour fusils-mitrailleurs destinées à Israël

Ces composants militaires fabriqués par la société française Eurolinks devaient être exportés vers l’État hébreu après une escale dans le port des Bouches-du-Rhône, ce jeudi

La France continue-t-elle d’exporter du matériel militaire en Israël ? C’est ce qu’affirme le site d’investigation Disclose. Le site révèle, dans son article paru ce mercredi 4 juin, que des composants militaires fabriqués par la société française Eurolinks doivent être exportés vers l’État hébreu après une escale à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, ce jeudi.

Ces composants sont des maillons, des petites pièces métalliques servant à relier entre elles des balles de fusils-mitrailleurs et permettant des tirs en rafale. Selon Disclose, au moins deux autres expéditions de ce type ont eu lieu le 3 avril et le 22 mai, entre Fos-sur-Mer et la ville israélienne d’Haïfa, affirme Disclose.


En mars 2024, le ministre des Armées Sébastien Lecornu avait confirmé ces informations, déjà évoquées par Disclose, indiquant que des pièces similaires d’Eurolinks avaient été vendues à la société israélienne IMI Systems, qui se présente comme « fournisseur exclusif » de l’armée israélienne. Le ministre avait alors assuré que ces pièces étaient destinées à la « réexportation » vers d’autres pays.

Les dockers refusent de charger les pièces détachées


Les dockers du port de Marseille-Fos refusent de charger des composants militaires qui devaient partir pour Israël ce jeudi 5 juin, a annoncé la CGT des ouvriers dockers mercredi, marquant son refus de « participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ». « Nous avons été avertis ce matin qu’un bateau, assurant une ligne régionale en Méditerranée, devait charger jeudi un conteneur avec des pièces pour fusils-mitrailleurs fabriquées par Eurolinks. On a réussi à l’identifier, le mettre de côté », a expliqué Christophe Claret, secrétaire général des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos. « Nous sommes pour la paix » et « opposés à toutes les guerres », affirme la CGT Dockers dans son communiqué.

Selon le syndicat, il s’agit de 19 palettes de maillons fabriqués par l’entreprise marseillaise Eurolinks. Selon Christophe Claret, à partir du moment où les dockers refusent de charger une marchandise, personne ne peut le faire à leur place. Les autres conteneurs destinés à ce navire seront eux bien chargés.


« La lutte s’organise », félicite la gauche


« Gloire aux dockers du port de Marseille-Fos », « partout dans le monde, la lutte s’organise contre le génocide à Gaza ! », a tweeté le député LFI des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard.


Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, a posté un message similaire, réclamant au passage un « embargo maintenant sur les armes du génocide ». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, les a lui aussi félicités sur X, ajoutant : « l’humanisme n’est pas à vendre ».

Par SudOuest.fr avec AFP (publié le 05/06/25)

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