Décarbonation : le Danemark ouvre la voie
Il se passe quelque chose au royaume du Danemark. Le 6 décembre, le ministre du Climat, de l’Énergie et de l’Approvisionnement danois, Lars Aagaard, a annoncé que son pays était favorable à un renforcement très sensible de l’ambition climatique européenne.

Dans le cadre de leur Pacte vert, les Vingt-sept se sont engagés à abattre d’au moins 55 % leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 1990 et 2030. Mais les tractations pour définir l’objectif à 2040 s’enlisent depuis des mois. En pleine COP28, l’ancien patron des lobbyistes des énergéticiens danois a jeté un pavé dans la mare.

Lars Aagaard estime que l’Union européenne (UE) devra réduire de 90 % ses émissions de GES entre 1990 et 2040. « Les discussions sur le sujet reprendront dès notre retour de la COP. En attendant, nous devons envoyer un message fort au reste du monde », a-t-il précisé.

Reprise des positions scientifiques

La position danoise est-elle majoritaire au sein de l’UE ? Rien n’est moins sûr. Interrogé par Reporterre, Lars Aagaard s’est montré très évasif. « On verra bien », a-t-il conclu.

Cela étant, l’ambition danoise est calquée sur celle de scientifiques proches de l’exécutif communautaire. Dans un rapport publié en juin dernier, les membres du conseil scientifique européen sur le changement climatique ont recommandé de porter à 90 %, voire 95 % l’objectif d’atténuation à 2040.

En octobre, le nouveau commissaire au climat, Wopke Hoekstra, et le vice-président de la Commission chargé du Pacte vert, Maroš Šefčovič, se sont prononcés, devant le Parlement européen, en faveur d’une baisse de 90 % des émissions de GES.

Si elle était finalement adoptée, cette mesure impliquerait de totalement décarboner le secteur électrique des Vingt-sept et de réduire de moitié, au moins, les importations de pétrole. En une quinzaine d’années.

Publié le 06/12/2023
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