Rejet de la reconnaissance faciale et biométrique
Le Législatif s’est unanimement déclaré favorable à une loi interdisant l’usage, sur le territoire lausannois, des technologies de dernière génération de vidéosurveillance jugées «invasives».

Des élus qui votent et un tableau de décompte des voix qui arbore une couleur exclusivement verte… Mercredi soir, les conseillers communaux lausannois de tous bords ont affiché leurs réticences par rapport à l’usage des technologies de reconnaissance faciale et biométrique dans la vidéosurveillance.

Ils ont ainsi plébiscité deux projets de règlement et un postulat présentés par le socialiste Benoît Gaillard pour interdire le déploiement de ces technologies sur sol lausannois. «Contrairement à la vidéosurveillance classique, où il fallait que quelqu’un vous cherche sur des images vidéo préalablement enregistrées, dans un système avec reconnaissance automatisée, vous êtes en quelque sorte déjà reconnu et déjà recherché avant même que quelqu’un en ait l’idée ou l’envie», a résumé Benoît Gaillard.

«Je défends l’innovation mais je suis contre un programme de reconnaissance faciale où chaque petit geste est analysé et scruté», a soutenu la PLR Denise Gemesio. «La police de Lausanne n’utilise pas cette technologie redoutée», a défendu Pierre-Antoine Hildbrand.

Première ville romande

Lausanne pourrait ainsi être la première ville romande à prévoir des dispositions légales pour interdire les systèmes de reconnaissance faciale biométrique dans l’espace public. Pour rappel, l’automne passé, le Législatif de la ville de Saint-Gall s’est déclaré favorable à l’interdiction de l’utilisation des logiciels de reconnaissance faciale couplés à la vidéosurveillance afin d’éviter «une surveillance de masse à grande échelle.»

Il y a quelques semaines, face à la pression publique, les CFF ont renoncé à un projet de suivi de la clientèle avec des relevés de passagers par segments, selon l’âge, le sexe ou la taille, notamment à des fins commerciales.

Publié le 28/03/2023
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