Coupable de la « pollution du siècle », le sucrier Tereos devra payer 9 millions d’euros
Le géant sucrier Tereos, propriétaire de la marque Béghin-Say, a été reconnu coupable ce jeudi 12 janvier de la pollution catastrophique du fleuve de l’Escaut, qui traverse la France, la Belgique et le Pays-Bas. Il devra verser 9 millions d’euros de dommages et intérêts. Le tribunal correctionnel reconnaît la « négligence » de l’entreprise qui a entraîné un lourd « préjudice écologique ».

Dans la nuit du 9 au 10 avril 2020, faute d’entretien, une digue à proximité d’une usine avait cédé. 100 000 mètres cubes d’eaux de lavage des betteraves sucrières s’étaient déversés dans le cours d’eau. Selon l’Office français de la biodiversité, « une vague d’eau contaminée » avait déferlé, asphyxiant le milieu aquatique. Selon une étude de l’Office, 50 % du nombre d’espèces aquatiques et 90 % de leurs effectifs étaient morts. Il s’agit de la « pollution la plus importante depuis plus d’un siècle ».

Avocate de la région Wallonie, Corinne Lepage est satisfaite de la sanction. « Ça coûte cher de polluer et c’est parce que ça sera de plus en plus cher de polluer que les pollueurs feront les investissements nécessaires pour éviter les catastrophes écologiques […] Je suis pour ma part satisfaite de voir que le préjudice écologique est une fois de plus reconnu et indemnisé. » Ce préjudice a été reconnu pour la première fois dans le procès de l’Erika, qui avait fait naufrage en 1999.

Publié le 12/01/2023
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