Victoire définitive pour les opposants à Val Tolosa, centre commercial géant qui devait impacter 40ha de terres naturelles
Clap de fin définitif pour le projet de centre commercial géant Val Tolosa après 17 ans de procédures judiciaires : le 27 décembre 2022, le Conseil d’État a confirmé l’annulation de la dérogation permettant la destruction d’espèces protégées, mettant un terme définitif au projet. Avec ses 65 000m2, Val Tolosa devait détruire 40 hectares de terres naturelles.

Dans une décision rendue publique ce 27 décembre 2022,la Cour d’appel a notamment estimé que ce projet de centre commercial « ne répondait pas à une raison impérative d’intérêt public majeur » étant donné que le territoire de l’Ouest toulousain, sur lequel devait se construire Val Tolosa est déjà bien doté en centres commerciaux, et que la création de 1938 emplois pérennes n’avait « pas été démontrée ».

    « La justice a le mérite d’être constante dans les 14 décisions rendues contre le projet Val Tolosa depuis 2005. (…) Val Tolosa restait un banal centre commercial malgré les emplois promis et largement surévalués, malgré les tentatives pour le reverdir et lui donner une dimension socio-culturelle » a réagi le collectif NON à Val Tolosa dans un communiqué

Depuis janvier 2006, ce collectif de citoyens composé de 500 adhérents refuse le gigantisme, le sacrifice de terres arables, et la consommation à outrance. Énième centre commercial à l’américaine, conçu pour enfermer le client dans un circuit perpétuel de consommation, Val Tolosa devait occuper 40 hectares de terres naturelles, sur lesquelles auraient été coulés 115 000 m2 d’espaces bétonnés, un lac miniature, plusieurs promenades, des jardins, ainsi qu’une centrale solaire.

Dans leur long combat contre ce projet d’une autre époque, les opposants avaient même pu compter sur le soutien inopiné des gendarmes qui ont refusé deux fois de les évacuer lorsque les citoyens occupaient le terrain pour bloquer le chantier, dans l’attente d’un référé de justice.

Mauvaise perdante, la multinationale Unibail qui portait le projet a décidé d’attaquer en justice l’État français et les collectivités, dont la mairie de Plaisance-du-Touch, qui la soutenaient pourtant, en leur réclamant un montant de 187 millions d’euros au titre des préjudices subis « suite à l’impossibilité de réaliser l’aménagement de la « ZAC des Portes de Gascogne » et le projet Val Tolosa ».

    « Que d’ingratitude, a pointé le collectif NON à Val Tolosa, lorsque l’on connaît le tapis rouge qui lui a été déroulé pour s’installer à Plaisance-du-Touch. (…) Faut-il voir dans cet exemple l’application concrète des diktats que souhaitent nous imposer les multinationales à leur seul et unique bénéfice en pervertissant les règles établies dans l’intérêt commun de nos sociétés ? »

Unibail-Rodamco-Westfield figure parmi les leaders mondiaux de l’immobilier commercial. Coté au CAC40, il est présent dans 13 pays et doté d’un portefeuille d’actifs d’une valeur de 54,5 milliards d’euros. Il a déclaré un chiffre d’affaires de 2,7 Milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année 2022, une hausse de 20,8% par rapport à la même période un an plus tôt.

Le collectif Non à Val Tolosa a déclaré qu’il allait suivre de près cette nouvelle aventure judiciaire, bien décidé à ne pas céder 1 euro d’argent public au géant de l’immobilier commercial.

Par La Relève et La Peste (publié le 03/01/2023)
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