04 Avr 2022
Le groupe fondé par Jeff Bezos, qui a toujours réussi à éviter les organisations de travailleurs depuis sa création en 1995, a essuyé, vendredi, une défaite politique cuisante.
C’était au début de la crise liée au Covid-19, en mars 2020, à l’entrepôt JFK8 d’Amazon, un gigantesque centre de tri situé sur Staten Island et destiné à desservir l’immense métropole new-yorkaise. A l’époque, Big Apple s’était transformée en ville fantôme, épicentre mondial de la pandémie, et Amazon était essentiel à la survie de la cité.
Les salariés vivent alors dans la peur du coronavirus. Apprenant qu’un de ses collègues a été testé positif, Chris Smalls, un Afro-Américain du New Jersey, demande l’arrêt de l’entrepôt pour sa désinfection. La direction refuse et le met en quarantaine payée. Dans la foulée, le 30 mars, M. Smalls organise une petite manifestation qui lui vaut d’être licencié, sous prétexte qu’il a brisé son confinement. « Agir m’a coûté mon job », déplore-t-il alors.
Amazon, deuxième employeur du pays derrière Walmart
Le jeune homme, âgé à l’époque de 29 ans, a continué d’agir, et deux ans plus tard, il a sabré le champagne, vendredi 1er avril, à New York : les salariés de l’entrepôt JFK8 ont voté par une large majorité – soit 2 654 votes pour et 2 131 contre – pour la syndicalisation de leur site, qui emploie plus de 8 300 salariés. « Au premier syndicat de l’histoire américaine chez Amazon », a trinqué M. Smalls, à l’issue du dépouillement. Une première dans ce groupe, deuxième employeur du pays derrière Walmart, avec plus de 1,1 million de salariés.
L’entreprise fondée par Jeff Bezos, qui a toujours réussi à éviter les syndicats depuis sa création, en 1995, essuie une défaite politique cuisante. « Nous sommes déçus du résultat de l’élection à Staten Island, car nous pensons qu’il est mieux pour nos salariés d’avoir une relation directe avec l’entreprise », a déploré Amazon, dans un communiqué laconique.
Lire la suite sur le journal Le Monde
Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
Publié le 3 avril 2022
C’était au début de la crise liée au Covid-19, en mars 2020, à l’entrepôt JFK8 d’Amazon, un gigantesque centre de tri situé sur Staten Island et destiné à desservir l’immense métropole new-yorkaise. A l’époque, Big Apple s’était transformée en ville fantôme, épicentre mondial de la pandémie, et Amazon était essentiel à la survie de la cité.
Les salariés vivent alors dans la peur du coronavirus. Apprenant qu’un de ses collègues a été testé positif, Chris Smalls, un Afro-Américain du New Jersey, demande l’arrêt de l’entrepôt pour sa désinfection. La direction refuse et le met en quarantaine payée. Dans la foulée, le 30 mars, M. Smalls organise une petite manifestation qui lui vaut d’être licencié, sous prétexte qu’il a brisé son confinement. « Agir m’a coûté mon job », déplore-t-il alors.
Amazon, deuxième employeur du pays derrière Walmart
Le jeune homme, âgé à l’époque de 29 ans, a continué d’agir, et deux ans plus tard, il a sabré le champagne, vendredi 1er avril, à New York : les salariés de l’entrepôt JFK8 ont voté par une large majorité – soit 2 654 votes pour et 2 131 contre – pour la syndicalisation de leur site, qui emploie plus de 8 300 salariés. « Au premier syndicat de l’histoire américaine chez Amazon », a trinqué M. Smalls, à l’issue du dépouillement. Une première dans ce groupe, deuxième employeur du pays derrière Walmart, avec plus de 1,1 million de salariés.
L’entreprise fondée par Jeff Bezos, qui a toujours réussi à éviter les syndicats depuis sa création, en 1995, essuie une défaite politique cuisante. « Nous sommes déçus du résultat de l’élection à Staten Island, car nous pensons qu’il est mieux pour nos salariés d’avoir une relation directe avec l’entreprise », a déploré Amazon, dans un communiqué laconique.
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Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
Publié le 3 avril 2022