La Colombie dépénalise l’avortement jusqu’à vingt-quatre semaines
Dans un arrêt rendu lundi 21 février, la Cour constitutionnelle colombienne a autorisé les femmes à avoir recours à l’avortement pour n’importe quel motif jusqu’au sixième mois de gestation.

Jusqu’à présent, ce n’était autorisé qu’en cas de viol, si la santé de la mère était en danger ou lorsque le fœtus présentait une malformation compromettant sa survie, selon un arrêt de 2006 de la Cour, qui prévoyait l’objection de conscience pour les médecins qui ne voulaient pas procéder à une interruption de grossesse.

En dehors de ces exceptions, les femmes qui avaient recours à l’avortement étaient passibles d’une peine de seize à cinquante-quatre mois d’emprisonnement. Désormais, « l’acte d’avortement ne sera punissable que s’il est pratiqué après la 24e semaine de gestation », a déclaré la Cour constitutionnelle dans un communiqué. Après six mois de grossesse, les conditions déjà fixées par le tribunal resteront en place, ont précisé les magistrats.

« Décision historique »

Des centaines de manifestants pro et anti-avortement se sont rassemblés devant la Cour constitutionnelle. Les premiers, qui arboraient une écharpe verte, ont fêté cette décision historique. De leur côté, les opposants ont brandi des drapeaux bleus et prié à genoux.

« Après le droit de vote, il s’agit de la décision historique la plus importante pour la vie, l’autonomie et le plein et égal épanouissement des femmes », s’est félicitée sur Twitter la maire de la capitale, Claudia Lopez.

La Colombie, à majorité catholique et où les églises chrétiennes protestantes exercent une grande influence, devient ainsi le cinquième pays d’Amérique latine à assouplir les conditions d’accès à l’avortement, après l’Argentine, l’Uruguay, Cuba et la Guyana. Au Mexique, il est légal jusqu’à douze semaines dans les Etats de Veracruz, Oaxaca, Hidalgo et Mexico.

« La Colombie est à l’avant-garde des droits en matière de procréation, tant au niveau régional que mondial », a déclaré à l’Agence France-Presse l’avocate Catalina Martínez, du mouvement Causa Justa, à l’origine de la contestation en justice pour inconstitutionnalité de l’infraction d’avortement. La Cour s’est prononcée par cinq voix contre quatre en faveur de

Par Le Monde avec AFP (publié le 22/02/2022)
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