En Suisse, un gréviste de la faim fait plier le Parlement
Sa grève de la faim aura duré trente-neuf jours. Mais cela en valait la peine. Guillermo Fernandez, un citoyen suisse, a finalement obtenu gain de cause. Depuis le 1er novembre, du matin au soir, ce père de famille était assis sur la Place fédérale de Berne et portait un écriteau « grève de la faim pour le climat de nos enfants ». Il se disait terrorisé par l’avenir que dessine le réchauffement climatique et demandait à ce que le Parlement soit formé par des experts du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur les questions écologiques.

Jeudi 9 décembre, la présidente du Conseil national, Irène Kälin, a accepté sa requête, rapporte le quotidien de Genève, Le Courrier. Elle s’est engagée à organiser une journée de formation entre les élus et les scientifiques le 2 mai prochain. Des séances d’information seront également organisées mi-juillet sur les derniers rapports du Conseil mondial de la biodiversité. « Ces rapports sont une source fiable et citée à maintes reprises dans le cadre de la problématique climatique. Les parlementaires doivent donc en connaître les résultats rapidement et de première main », a-t-elle déclaré par communiqué, sans mentionner le gréviste de la faim.

Depuis, Guillermo Fernandez a recommencé à manger. « Une petite étape » est franchie selon lui. « Nous, les citoyens, pourrons dire que nous savons que les parlementaires savent. Ceux qui refusent d’assister à la journée, nous le saurons. Ceux qui y assistent et ne font rien, nous le saurons aussi », a-t-il confié au journal local La Liberté. « Le fait que ma démarche aboutisse à un succès la rend légitime », a-t-il poursuivi. L’ancien gréviste assure vouloir continuer de consacrer tout son temps à la lutte climatique grâce, notamment, au réseau de soutien qu’il a formé autour de son action.

Publié le 10/12/2021
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