La Sierra Leone abolit la peine de mort
«Aujourd’hui, nous écrivons à nouveau une page d’histoire […]. Au bout de vingt ans, nous tenons la promesse que nous nous étions faite en tant que nation : la peine de mort est enfin totalement abolie en république de Sierra Leone», a déclaré ce vendredi le chef de l’Etat, Julius Maada Bio, lors de la cérémonie de signature dans la capitale, Freetown. Cette promulgation fait suite au vote, le 23 juillet par l’Assemblée nationale, de la loi d’abolition, remplacée par une peine d’emprisonnement à perpétuité ou à un minimum de trente ans.

Dernières exécutions il y a vingt ans

Cette ancienne colonie britannique d’Afrique de l’Ouest était critiquée par les défenseurs des droits humains pour n’avoir pas aboli officiellement la peine de mort, bien que les dernières exécutions y remontent à plus de vingt ans et que les condamnations soient généralement commuées en réclusion à perpétuité. La Constitution sierra-léonaise de 1991 prévoyait la peine capitale pour le vol aggravé, le meurtre, la trahison et la mutinerie.

Le 23 juillet, à l’issue d’un vif débat, les députés ont voté l’abolition de la peine de mort, remplacée par une peine d’emprisonnement à perpétuité ou à un minimum de 30 ans. L’abolition restait cependant suspendue à la promulgation par le chef de l’Etat.

La Sierra Leone est le dernier pays africain en date à abolir la peine capitale, après le Malawi en avril et le Tchad l’année dernière. La France a, elle, célébré fin septembre les 40 ans de l’abolition dans le pays. Une cinquantaine d’Etats continuent en revanche d’appliquer la peine capitale dans le monde. Décapitation, électrocution, pendaison, peloton d’exécution ou encore injection létale : les méthodes prévues sont nombreuses, souligne l’ONG Amnesty International dans son dernier rapport, portant sur l’année 2020. Depuis le début de 2021, deux autres pays ont mis fin à l’application du châtiment capital, le Kazakhstan et le Malawi.

Par Libération et AFP (publié le 08/10/2021)
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