Grèce : le fondateur du parti néonazi Aube dorée reconnu coupable de "direction d'une organisation criminelle"
À l’appel du mouvement antifasciste, de syndicats et de partis de gauche, la foule a commencé à se rassembler plus de deux heures avant le verdict qui décidera du sort du parti d’Aube dorée et d’une soixantaine de ses dirigeants et de ses militants. Le verdict ou plutôt les verdicts seront prononcés par Maria Lepenioti, qui a présidé plus de 400 audiences et vu défiler 150 témoins et une cinquantaine d’avocats.

À l’extérieur du palais de justice, les forces de police étaient déployées en nombre, les bus de la police antiémeute encerclant complètement le bâtiment, a constaté une journaliste de l’AFP.

De 5 à 15 ans de prison

De nombreux panneaux brandis par les manifestants proclamaient "le peuple veut les nazis en prison". "Il faut condamner cette organisation criminelle, il faut que le monde entier comprenne ce qu’est le national-socialisme. Aujourd’hui la Grèce envoie un message au monde entier : stop à cette idéologie meurtrière ! ", a déclaré l’un des protestataires, Panagiotis Kapelanos.

Soixante-huit personnes sont jugées dont une vingtaine sont d’anciens députés et cadres du parti, y compris son fondateur et chef, Nikos Michaloliakos, négationniste et admirateur du national-socialisme. Ceux-ci accusés de "direction d’une organisation criminelle" encourent des peines allant de cinq à quinze ans de prison.

Quarante-cinq personnes sont accusées pour "appartenance" à une telle organisation et risquent cinq à dix ans de prison, tandis que trois autres sont poursuivis pour d’autres chefs relatifs aux affaires jugées.

Explosion de joie

Le fondateur et chef du parti néonazi grec Aube dorée, Nikos Michaloliakos, a été reconnu coupable de "direction d’une organisation criminelle", alors que la foule explosait de joie devant le palais de justice. Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle d’audience ainsi que des cris de joie devant le palais de justice, des jets de cocktails molotov et des tirs de gaz lacrymogènes par la police.

La cour pénale d’Athènes a également reconnu Yorgos Roupakias, membre d’Aube dorée, coupable du meurtre d’un rappeur antifasciste en 2013. Le militant de gauche Pavlos Fyssas, avait été assassiné à l’arme blanche dans la nuit du 18 septembre 2013, à l’âge de 34 ans, devant un café de son quartier de Keratsini, une banlieue de l’ouest d’Athènes. Son meurtrier, qui a reconnu l’avoir tué, risque la prison à perpétuité.

Par Belga (publié le 07/10/2020)
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