23 Jan 2017
A compter d’aujourd’hui la pêche en eaux profondes est interdite en Europe.
On devrait laisser dans la mer les requins, le grenadier de roche, la lingue bleue et d’autres encore. Ces poissons mettent du temps à atteindre leur maturité sexuelle. Le taux de reproduction est donc faible. Et les populations supportent assez mal la pression de la pêche.
Il est désormais interdit de pêcher au-delà de 800 mètres de profondeur, 400 mètres pour les zones déclarées les plus vulnérables.
Il ne s’agit pas seulement de protéger les espèces qui vivent dans ces fonds marins. Mais aussi les autres qui se prennent dans les filets quand on les remonte. Le chalutage en eau profonde n’est pas sélectif. Ce sont des prises que l’on appelle accessoires. Elles sont rejetées à la mer. Mais leur taux de survie est faible après le traumatisme du filet où elles ont été comprimées comme des sardines en boite.
La méthode nuit également aux fonds marins.
Les filets raclent les fonds et les coraux car OUI nous sommes dans les eaux européennes, pas dans les caraïbes, mais ils y a des coraux. Les filets laissent des traces indélébiles. Les coraux ont une croissance très lente… combien d’années faudra-t-il pour réparer les dégâts.
Il aura fallu 4 ans de bataille pour interdire ce type de pêche. Et pourtant, elle ne représente que 1% des poissons débarqués dans les ports.
Une fois n’est pas coutume, les écologistes sont ravis.
L’association Bloom a bataillé dur. « On est content » commente sa directrice Claire Nouvian. Même si elle plaidait pour une profondeur moins importante : 600 mètres à la place des 800 adoptés par l’Europe. Mais c’est mieux que rien pour mettre un frein à cette aberration écologique et énergétique. Les chaluts consommaient beaucoup de carburant pour aller racler les fonds marins.
Et pêcher des espèces dont on connait peu la biologie. L’Empereur par exemple peut vivre 150 ans. Pendant des années on a dégusté des vieillards. Jusqu’à ce que la capture soit interdite il y a sept ans. Ce qui n’empêchait pas qu’ils se prennent dans les filets. Quant aux autres poissons d’eau profonde, on ne sait rien ou presque sur leur biologie. On ne peut pas gérer une ressource que l’on ne connait pas. Autant les laisser dans la mer.
Par Nathalie Fontrel
Lire sur le site de FranceInter (12/01/2017)
On devrait laisser dans la mer les requins, le grenadier de roche, la lingue bleue et d’autres encore. Ces poissons mettent du temps à atteindre leur maturité sexuelle. Le taux de reproduction est donc faible. Et les populations supportent assez mal la pression de la pêche.
Il est désormais interdit de pêcher au-delà de 800 mètres de profondeur, 400 mètres pour les zones déclarées les plus vulnérables.
Il ne s’agit pas seulement de protéger les espèces qui vivent dans ces fonds marins. Mais aussi les autres qui se prennent dans les filets quand on les remonte. Le chalutage en eau profonde n’est pas sélectif. Ce sont des prises que l’on appelle accessoires. Elles sont rejetées à la mer. Mais leur taux de survie est faible après le traumatisme du filet où elles ont été comprimées comme des sardines en boite.
La méthode nuit également aux fonds marins.
Les filets raclent les fonds et les coraux car OUI nous sommes dans les eaux européennes, pas dans les caraïbes, mais ils y a des coraux. Les filets laissent des traces indélébiles. Les coraux ont une croissance très lente… combien d’années faudra-t-il pour réparer les dégâts.
Il aura fallu 4 ans de bataille pour interdire ce type de pêche. Et pourtant, elle ne représente que 1% des poissons débarqués dans les ports.
Une fois n’est pas coutume, les écologistes sont ravis.
L’association Bloom a bataillé dur. « On est content » commente sa directrice Claire Nouvian. Même si elle plaidait pour une profondeur moins importante : 600 mètres à la place des 800 adoptés par l’Europe. Mais c’est mieux que rien pour mettre un frein à cette aberration écologique et énergétique. Les chaluts consommaient beaucoup de carburant pour aller racler les fonds marins.
Et pêcher des espèces dont on connait peu la biologie. L’Empereur par exemple peut vivre 150 ans. Pendant des années on a dégusté des vieillards. Jusqu’à ce que la capture soit interdite il y a sept ans. Ce qui n’empêchait pas qu’ils se prennent dans les filets. Quant aux autres poissons d’eau profonde, on ne sait rien ou presque sur leur biologie. On ne peut pas gérer une ressource que l’on ne connait pas. Autant les laisser dans la mer.
Par Nathalie Fontrel
Lire sur le site de FranceInter (12/01/2017)