03 Avr 2016
Le Soir, en partenariat avec l’ICIJ, révèle le nom des bénéficiaires réels qui se trouvent derrière plus de 214.000 sociétés offshores situées dans 21 paradis fiscaux.
C’est la plus grosse fuite de documents financiers jamais traités par la presse : huit fois plus vaste que l’OffshoreLeaks (2013), 1.500 fois plus vaste que le Cablegate de WikiLeaks en 2010. Des millions de documents ont fui, et ont été traités par plus de 370 journalistes du monde entier pour connaitre leur signification et leur impact sur les plus de 200 pays et territoires auxquels ces documents se rapportaient. Pendant dix jours, Le Soir va mutliplier les révélations sur ces nouveaux patrimoines cachés des Belges, et donner à partir de ce lundi le premier « nom caché ».
Mais le choc ce dimanche est planétaire. Les révélations frappent le Premier ministre d’Islande, qui a caché durant le traitement de la crise financière qu’il possédait - via une offshore - des obligations bancaires émises par les trois grandes banques qui ont mis l’Islande en difficulté en 2008. Il était donc personnellement intéressé au règlement de la crise des banques.
Les révélations éclaboussent l’entourage du président russe Vladimir Poutine, qui a fait circuler par offshore des « prêts » aux amis pour un total de 2 milliards de dollars et a permis le contrôle en sous-main de sociétés russes de premier plan. d’autres noms apparaissent : le Premier ministre du Pakistan Nawaz Sharif, le roi Salman d’Arabie saoudite, les enfants du président d’Azerbaïdjan, le président argentin Mauricio Macri, le président ukrainien Petro Porochenko, l’ancien Premier ministre irakien Ayad Allawi ou son homologue ukrainien Pavlo Lazarenko, etc.
Le footballeur Lionel Messi est également épinglé, pour une offshore panaméenne créée en 2012.
Au centre de cette toile d’araignée se trouve un bureau d’avocats panaméen, la société Mossack Fonseca, qui a créé des offshores depuis les années septante pour les clients de pas moins d’un demi-millier de banques, et les clients de quelque 14.000 intermédiaires financiers, trusts, fondations, etc.
Et en Belgique ?
Parmi les Belges qui voient leurs discrètes constructions juridiques éventées, on retrouve de grandes fortunes, des artistes, des nobles et héritiers de patrimoines familiaux, des médecins et pharmaciens, des comptables et experts fiscaux, des rois du textile, des académiques et quelques hommes de médias, pas mal de diamantaires et capitaines d’industries, quelques repris de justice connus.
Ces détenteurs d’offshores sont donc essentiellement regroupés dans la Région de Bruxelles-capitale, Anvers, le Brabant flamand, puis la Flandre occidentale, ensuite le Brabant wallon, la Flandre orientale et le Hainaut. Les provinces de Luxembourg, Liège, Limbourg et Namur ferment la marche, mais il existe des dossiers dans chaque province, et des détenteurs d’offshores Mossack Fonseca dans pas moins de 207 des 589 communes du pays.
Par Alain Lallemand
Lire sur le site Le Soir (03/04/2016)
C’est la plus grosse fuite de documents financiers jamais traités par la presse : huit fois plus vaste que l’OffshoreLeaks (2013), 1.500 fois plus vaste que le Cablegate de WikiLeaks en 2010. Des millions de documents ont fui, et ont été traités par plus de 370 journalistes du monde entier pour connaitre leur signification et leur impact sur les plus de 200 pays et territoires auxquels ces documents se rapportaient. Pendant dix jours, Le Soir va mutliplier les révélations sur ces nouveaux patrimoines cachés des Belges, et donner à partir de ce lundi le premier « nom caché ».
Mais le choc ce dimanche est planétaire. Les révélations frappent le Premier ministre d’Islande, qui a caché durant le traitement de la crise financière qu’il possédait - via une offshore - des obligations bancaires émises par les trois grandes banques qui ont mis l’Islande en difficulté en 2008. Il était donc personnellement intéressé au règlement de la crise des banques.
Les révélations éclaboussent l’entourage du président russe Vladimir Poutine, qui a fait circuler par offshore des « prêts » aux amis pour un total de 2 milliards de dollars et a permis le contrôle en sous-main de sociétés russes de premier plan. d’autres noms apparaissent : le Premier ministre du Pakistan Nawaz Sharif, le roi Salman d’Arabie saoudite, les enfants du président d’Azerbaïdjan, le président argentin Mauricio Macri, le président ukrainien Petro Porochenko, l’ancien Premier ministre irakien Ayad Allawi ou son homologue ukrainien Pavlo Lazarenko, etc.
Le footballeur Lionel Messi est également épinglé, pour une offshore panaméenne créée en 2012.
Au centre de cette toile d’araignée se trouve un bureau d’avocats panaméen, la société Mossack Fonseca, qui a créé des offshores depuis les années septante pour les clients de pas moins d’un demi-millier de banques, et les clients de quelque 14.000 intermédiaires financiers, trusts, fondations, etc.
Et en Belgique ?
Parmi les Belges qui voient leurs discrètes constructions juridiques éventées, on retrouve de grandes fortunes, des artistes, des nobles et héritiers de patrimoines familiaux, des médecins et pharmaciens, des comptables et experts fiscaux, des rois du textile, des académiques et quelques hommes de médias, pas mal de diamantaires et capitaines d’industries, quelques repris de justice connus.
Ces détenteurs d’offshores sont donc essentiellement regroupés dans la Région de Bruxelles-capitale, Anvers, le Brabant flamand, puis la Flandre occidentale, ensuite le Brabant wallon, la Flandre orientale et le Hainaut. Les provinces de Luxembourg, Liège, Limbourg et Namur ferment la marche, mais il existe des dossiers dans chaque province, et des détenteurs d’offshores Mossack Fonseca dans pas moins de 207 des 589 communes du pays.
Par Alain Lallemand
Lire sur le site Le Soir (03/04/2016)