Le militant antinucléaire Stéphane Lhomme relaxé des accusations d'Areva
Stéphane Lhomme, militant antinucléaire et candidat à la primaire écologiste en 2011, a été relaxé mercredi 21 janvier par la cour d'appel de Paris. Président de l'Observatoire du nucléaire, il était poursuivi en diffamation par la multinationale française Areva, qu'il avait accusée de « corruption » au Niger.

Le 11 décembre 2012, Stéphane Lhomme faisait état dans un communiqué d'une contribution d'Areva au budget du gouvernement nigérien d'un montant de 26 millions d'euros, dont 15 millions auraient été, selon M. Lhomme, « directement affectés à l'acquisition d'un avion pour le président du Niger, Mahamadou Issoufou ». « Il s'agit donc clairement d'une manœuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva », avait accusé l'Observatoire du nucléaire.

Le lendemain, Zakari Oumarou, président du groupe parlementaire du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNSD, au pouvoir), confirmait qu'Areva avait accordé au Niger « une aide budgétaire » de 26 millions d'euros, dont une partie avait été affectée à « l'achat d'un avion présidentiel ».

CONDAMNÉ EN PREMIÈRE INSTANCE

Areva, qui a contesté toute accusation de « corruption », avait ensuite assigné en justice M. Lhomme, responsable de la publication. En première instance, le tribunal correctionnel de Paris l'avait condamné le 7 février 2014 à 1 000 euros d'amende avec sursis, ordonnant le retrait des propos litigieux ainsi que la publication d'un communiqué judiciaire sur le site internet de l'Observatoire du nucléaire. Les juges avaient estimé que l'utilisation du terme « corruption » ne faisait « manifestement preuve d'aucune prudence ».

Avant de faire appel, et d'obtenir gain de cause, mercredi 21 janvier, Stéphane Lhomme avait dénoncé un « jugement affligeant mettant gravement en cause la liberté d'expression et le droit de contester les méfaits des entreprises du lobby nucléaire ».

Par AFP (21/01/15)
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