Saisies d'immeubles en Espagne: les serruriers se rebiffent
En Espagne, le nombre de saisies immobilières a augmenté de 134% en 2012. Un situation qui choque, à tel point qu'à Pampelune, les serruriers sont entrés en résistance face aux banques. Ils refusent désormais d’accompagner les huissiers pour procéder à des expulsions et remplacer les serrures.
"Cet été, j'étais appelé pour deux ou trois saisies par semaine", explique Iker, un jeune serrurier de 22 ans. "Nous avons tous assisté à des scènes dramatiques, de familles mises à la rue. Je me rappelle un vieil homme malade… il a juste eu le temps d'enfiler un pantalon", raconte-il au Guardian.

La mort d'Amaia Egaña a provoqué un électrochoc. Epouse d'un ancien conseiller municipal socialiste, elle s'est défenestrée, à 53 ans, quand les autorités judiciaires (accompagnées d'un serrurier) se sont présentées pour la déloger. La semaine dernière encore, on apprenait encore que deux hommes, dans le sud, s'étaient immolés par le feu.

Avant Noël, les serruriers de Pampelune se sont réunis. "Il n'a fallu que 15 minutes pour se mettre d'accord", dit Iker.

Désormais, ils refusent de collaborer aux expulsions. Cette région, la Navarre, est pourtant l'une des les plus riches d'Espagne. Mais comme ailleurs, l'immobilier est en chute libre. Seuls 250 nouveaux prêts hypothécaires ont été signés au mois d'octobre. Les Espagnols n'achètent presque plus. Les logements saisis sont revendus à prix bradés.

Perilla avait acheté une maison à Pampelune il y a 7 ans. 240 000 euros à l'époque. Aujourd'hui au chômage, il a été obligé de vendre pour rembourser la banque. Sauf que cela n'a pas suffi. Il n'en a tiré que 140 000 euros. Il devra encore rembourser quelques années.

La situation est encore pire pour ceux qui ont opté des emprunts dépassant la valeur initiale de la maison ou des formules où l'on rembourse que les intérêts avant de commencer à rembourser le capital.

Robin Cornet

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