04 Oct 2017
Architecture en déchets recyclés, récupération et réutilisation des eaux de pluie, autonomie énergétique, création d’un potager pédagogique... Les habitants de Jaureguiberry, en Uruguay, attendaient une école. Ils ont finalement obtenu en 2016, grâce au soutien d’une ONG, la première école 100% durable d’Amérique latine, construite selon le principe original des earthships (vaisseaux de terre). Reportage.
Cet article a initialement été publié dans le magazine La Maison écologique (voir sa présentation en dessous de l’article).
En circulant sur la route qui relie la capitale de l’Uruguay, Montevideo, à l’est du pays, on ne peut pas la louper. A Jaureguiberry, petit village balnéaire de 450 habitants, la « escuela sustentable » (« école durable » en français) ressemble à une maison de hobbit version moderne. C’est la première école publique 100 % durable d’Amérique latine. Ses spécificités ? Des déchets recyclés constituent 60 % de ses matériaux. Elle est construite selon le principe des earthships (« vaisseaux de terre » en français), développé par l’architecte américain Michael Reynolds (lire son interview en dessous de l’article). Au total, 2000 pneus, 5000 bouteilles de verre et de plastique, 14 000 cannettes d’aluminium et 2000 m2 de carton ont permis de construire cet édifice autonome en énergie ! Ici, l’électricité est produite grâce aux panneaux photovoltaïques installés sur le toit, puis stockée dans des batteries.
Le bioclimatisme version Amérique latine
Sur la façade nord, une immense serre permet de capter l’énergie du soleil et de faire pousser des plantes comestibles. Au sud, à l’est et à l’ouest, l’école est entourée d’un épais mur composé de pneus remplis de sable, posés sur des cartons. Des bouteilles en plastique permettent « d’isoler » entre les pneus. Le tout constitue un imposant talus sur lequel poussent aujourd’hui de nombreuses plantes colorées. « La conjugaison de ces principes permet de maintenir une température constante. Le bâtiment de 270 m2 se chauffe de manière autonome, explique Francesco Fassina, membre de Tagma, l’ONG à l’origine du projet. En plus de capter l’énergie solaire, la serre et le couloir principal isolent les classes de l’extérieur. Parallèlement, la chaleur qui entre dans le bâtiment ne s’échappe pas car elle est absorbée par les pneus remplis de sable qui la redistribuent durant la nuit. » Un système de ventilation, composé de trois fenêtres de toit et de deux tuyaux reliant chaque pièce à l’extérieur, permet également d’aérer le bâtiment.
Certains murs sont construits avec des cannettes et du ciment.
Autre principe permettant à l’école d’être parfaitement autonome : l’eau de pluie récupérée et stockée dans trois containers de 10 m3 enterrés dans l’imposant mur sud, puis utilisée à quatre reprises. « L’eau est filtrée une première fois pour être bue et pour se laver les mains, précise Francesco Fassina. Comme nous utilisons un savon naturel, l’eau est ensuite directement envoyée dans les plantes de la serre qui la filtrent. Elle est ensuite utilisée pour les toilettes avant d’être assainie dans une fosse septique. Après, elle est redistribuée aux plantes d’ornement. »
Les enfants au cœur du projet
L’eau sert également à arroser les plantes du petit potager dont s’occupent les enfants. Car un autre principe fondamental des earthships est de permettre l’autonomie alimentaire de leurs habitants. A Jaureguiberry, on est encore loin de produire suffisamment pour nourrir les 43 élèves et leurs trois enseignantes, mais les aliments récoltés seront bientôt intégrés au menu des élèves. Pour l’instant, les écoliers s’occupent régulièrement du potager et apprennent à faire germer des graines. « J’aime planter des légumes », confie Maria-Eugénia, du haut de ses 10 ans.
Par Angélique Mangon
Lire la suite sur bastamag.net (04/09/2017)
Cet article a initialement été publié dans le magazine La Maison écologique (voir sa présentation en dessous de l’article).
En circulant sur la route qui relie la capitale de l’Uruguay, Montevideo, à l’est du pays, on ne peut pas la louper. A Jaureguiberry, petit village balnéaire de 450 habitants, la « escuela sustentable » (« école durable » en français) ressemble à une maison de hobbit version moderne. C’est la première école publique 100 % durable d’Amérique latine. Ses spécificités ? Des déchets recyclés constituent 60 % de ses matériaux. Elle est construite selon le principe des earthships (« vaisseaux de terre » en français), développé par l’architecte américain Michael Reynolds (lire son interview en dessous de l’article). Au total, 2000 pneus, 5000 bouteilles de verre et de plastique, 14 000 cannettes d’aluminium et 2000 m2 de carton ont permis de construire cet édifice autonome en énergie ! Ici, l’électricité est produite grâce aux panneaux photovoltaïques installés sur le toit, puis stockée dans des batteries.
Le bioclimatisme version Amérique latine
Sur la façade nord, une immense serre permet de capter l’énergie du soleil et de faire pousser des plantes comestibles. Au sud, à l’est et à l’ouest, l’école est entourée d’un épais mur composé de pneus remplis de sable, posés sur des cartons. Des bouteilles en plastique permettent « d’isoler » entre les pneus. Le tout constitue un imposant talus sur lequel poussent aujourd’hui de nombreuses plantes colorées. « La conjugaison de ces principes permet de maintenir une température constante. Le bâtiment de 270 m2 se chauffe de manière autonome, explique Francesco Fassina, membre de Tagma, l’ONG à l’origine du projet. En plus de capter l’énergie solaire, la serre et le couloir principal isolent les classes de l’extérieur. Parallèlement, la chaleur qui entre dans le bâtiment ne s’échappe pas car elle est absorbée par les pneus remplis de sable qui la redistribuent durant la nuit. » Un système de ventilation, composé de trois fenêtres de toit et de deux tuyaux reliant chaque pièce à l’extérieur, permet également d’aérer le bâtiment.
Certains murs sont construits avec des cannettes et du ciment.
Autre principe permettant à l’école d’être parfaitement autonome : l’eau de pluie récupérée et stockée dans trois containers de 10 m3 enterrés dans l’imposant mur sud, puis utilisée à quatre reprises. « L’eau est filtrée une première fois pour être bue et pour se laver les mains, précise Francesco Fassina. Comme nous utilisons un savon naturel, l’eau est ensuite directement envoyée dans les plantes de la serre qui la filtrent. Elle est ensuite utilisée pour les toilettes avant d’être assainie dans une fosse septique. Après, elle est redistribuée aux plantes d’ornement. »
Les enfants au cœur du projet
L’eau sert également à arroser les plantes du petit potager dont s’occupent les enfants. Car un autre principe fondamental des earthships est de permettre l’autonomie alimentaire de leurs habitants. A Jaureguiberry, on est encore loin de produire suffisamment pour nourrir les 43 élèves et leurs trois enseignantes, mais les aliments récoltés seront bientôt intégrés au menu des élèves. Pour l’instant, les écoliers s’occupent régulièrement du potager et apprennent à faire germer des graines. « J’aime planter des légumes », confie Maria-Eugénia, du haut de ses 10 ans.
Par Angélique Mangon
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