28 Déc 2015
Pour la première fois, Jakarta a pris des sanctions contres des sociétés exploitant l'huile de palme qui seraient à l’origine de certains des incendies de forêts qui ravagent le pays depuis plusieurs mois.
Mieux vaut tard que jamais sans doute. Alors que depuis plusieurs mois l’Indonésie a été frappée par de gigantesque feux de forêts, le gouvernement de Jakarta vient de décider d’agir contre les principaux responsables de cette catastrophe écologique et économique : à savoir des sociétés exploitant des palmiers à huile et qui utilisent la technique de la terre brûlée pour faire de la place à de nouvelles plantations. Trois entreprises indonésiennes impliquées dans ces incendies viennent ainsi d’être sanctionnées et voient leur licence d’exploitation annulées par le ministère de l’Environnement et des Forêts.
Parallèlement les activités de 16 autres ont été gelées et elles pourraient à terme elles aussi perdre leurs droits d’exploitation tandis que quatre autres pourraient se voir imposer des sanctions si elles ne suivent pas les recommandations du gouvernement en matière de prévention des incendies.
Ce sont donc 23 entreprises qui ont été sanctionnées à divers niveaux et les cas de 33 autres sont en cours d’examen, selon le ministère indonésien. Parallèlement la police enquêterait sur 301 cas d’incendies qui impliqueraient des personnes individuelles.
Les sociétés impliquées sont indifféremment indonésiennes et à capitaux étrangers, ont expliqué les autorités lors d’une conférence de presse en citant notamment des actionnaires originaires de Malaisie, d’Australie ou bien encore de Chine.
L’équivalent de 5 années de CO2 de la France
Ce changement de pied de Jakarta, qui était resté passif jusqu’à maintenant, a été bien accueilli par les associations de protection de la nature. Il est vrai que quelques semaines après la COP 21 à Paris, ne pas agir mettait de plus en plus Jakarta dans une position délicate. Et ce d'autant plus que les autorités indonésiennes s'étaient résolues, en octobre dernier, à faire appel à l'aide internationale.
Selon certaines estimations réalisées par le Centre de recherche forestière international, entre juillet et décembre quelque trois millions d’hectares de forêt sont partis en fumée. Et selon d’autres sources, en l’espace de cinq mois l’Indonésie aurait dégagés l’équivalent de cinq années de rejets de CO2 par la France.
Des émissions qui ont également enfumé la majeure partie des pays voisins au point de perturber le Grand prix de F1 de Singapour. Et selon certaines estimations, un demi million de personnes souffriraient de troubles respiratoires en Indonésie du fait de ces incendies.
Sans oublier qu’au delà de ce désastre écologique c’est l’économie de l’Indonésie qui est affectée. Selon la Banque Mondiale, les incendies vont coûter 1,9% du PIB indonésien cette année. Et les dégâts sont estimés à quelque 14 milliards d’euros (221.000 milliards de roupies).
Par Claude Fouquet
A lire sur le site Les Échos (22/12/2015)
Mieux vaut tard que jamais sans doute. Alors que depuis plusieurs mois l’Indonésie a été frappée par de gigantesque feux de forêts, le gouvernement de Jakarta vient de décider d’agir contre les principaux responsables de cette catastrophe écologique et économique : à savoir des sociétés exploitant des palmiers à huile et qui utilisent la technique de la terre brûlée pour faire de la place à de nouvelles plantations. Trois entreprises indonésiennes impliquées dans ces incendies viennent ainsi d’être sanctionnées et voient leur licence d’exploitation annulées par le ministère de l’Environnement et des Forêts.
Parallèlement les activités de 16 autres ont été gelées et elles pourraient à terme elles aussi perdre leurs droits d’exploitation tandis que quatre autres pourraient se voir imposer des sanctions si elles ne suivent pas les recommandations du gouvernement en matière de prévention des incendies.
Ce sont donc 23 entreprises qui ont été sanctionnées à divers niveaux et les cas de 33 autres sont en cours d’examen, selon le ministère indonésien. Parallèlement la police enquêterait sur 301 cas d’incendies qui impliqueraient des personnes individuelles.
Les sociétés impliquées sont indifféremment indonésiennes et à capitaux étrangers, ont expliqué les autorités lors d’une conférence de presse en citant notamment des actionnaires originaires de Malaisie, d’Australie ou bien encore de Chine.
L’équivalent de 5 années de CO2 de la France
Ce changement de pied de Jakarta, qui était resté passif jusqu’à maintenant, a été bien accueilli par les associations de protection de la nature. Il est vrai que quelques semaines après la COP 21 à Paris, ne pas agir mettait de plus en plus Jakarta dans une position délicate. Et ce d'autant plus que les autorités indonésiennes s'étaient résolues, en octobre dernier, à faire appel à l'aide internationale.
Selon certaines estimations réalisées par le Centre de recherche forestière international, entre juillet et décembre quelque trois millions d’hectares de forêt sont partis en fumée. Et selon d’autres sources, en l’espace de cinq mois l’Indonésie aurait dégagés l’équivalent de cinq années de rejets de CO2 par la France.
Des émissions qui ont également enfumé la majeure partie des pays voisins au point de perturber le Grand prix de F1 de Singapour. Et selon certaines estimations, un demi million de personnes souffriraient de troubles respiratoires en Indonésie du fait de ces incendies.
Sans oublier qu’au delà de ce désastre écologique c’est l’économie de l’Indonésie qui est affectée. Selon la Banque Mondiale, les incendies vont coûter 1,9% du PIB indonésien cette année. Et les dégâts sont estimés à quelque 14 milliards d’euros (221.000 milliards de roupies).
Par Claude Fouquet
A lire sur le site Les Échos (22/12/2015)