Une victoire judiciaire pour les squatteurs namurois
A l'entrée de l'hiver, c'était une épée de Damoclès au-dessus de la tête des squatteurs de la rue d'Arquet : depuis le 4 octobre dernier, la Régie des bâtiments, le propriétaire de l'immeuble, était en possession d'une ordonnance d'expulsion.

L'avocat des squatteurs, maître Jean-Marie Dermagne, a contesté cette ordonnance devant le Tribunal de première instance de Namur. Et ce mardi, il a obtenu gain de cause. Pas sur le fond (les squatteurs invoquent un droit au logement), mais sur un point de procédure. Pour obtenir son ordonnance d'expulsion en octobre dernier, la Régie des bâtiments avait en effet utilisé une requête unilatérale d'urgence, sans possibilité pour les squatteurs de se défendre. La juge du Tribunal de première instance estime que ce n'était pas justifié. Elle constate, au passage, que d'après les éléments du dossier, le bâtiment serait plutôt bien entretenu par les squatteurs. Et que le droit au logement, tout particulièrement à l'entrée de l'hiver, mérite un débat contradictoire.

Bref, l'ordonnance d'expulsion est annulée. Les squatteurs namurois - ils sont une vingtaine actuellement à occuper cet ancien bâtiment des archives de l'Etat - obtiennent plusieurs semaines de répit. "J'espère que la Régie des bâtiments aura la décence de laisser passer l'hiver avant de revenir à l'attaque, commente Maître Dermagne."

"Pour moi, c'est un soulagement, souffle un des squatteurs, Frédéric Robin. Savoir où dormir quand l'hiver arrive, c'est vraiment un apaisement pour nous tous. Même si Ores nous a coupé l'électricité voici quelques jours..."

Les avocats de la Régie des bâtiments, qui n'étaient pas présents au prononcé du jugement, n'ont pas encore réagi à la décision du Tribunal.

Par François Louis (14/11/2017)
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