Transport. Victoire éclatante pour les employés de Cyclocity
Après des mois de lutte, les 267 salariés parisiens de JCDecaux seront reclassés par leur nouvel employeur, Smovengo.

Un succès sur toute la ligne. Les salariés parisiens de Cyclocity (la filiale de JCDecaux 100 % Vélib) ont obtenu des garanties sur la totalité de leurs revendications. Un accord a été signé, mercredi, entre les syndicats CGT-SUD-CFDT et le repreneur du système de vélos en libre-service Smovengo. En mars dernier, le consortium, regroupant notamment Mobivia, spécialiste de l’entretien et de l’équipement de vélos, appartenant à un membre de la famille Mulliez (groupe Auchan), avait remporté l’appel d’offres de la mairie de Paris face à JCDecaux. Avec ce changement d’opérateur, les salariés craignaient de perdre leur emploi ou de voir fondre leur salaire. Smovengo acceptait alors de reprendre des salariés, mais à des conditions différentes de leur contrat de travail actuel. Des modalités inadmissibles pour les syndicats, qui ont demandé au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre de transférer leurs contrats de travail chez Smovengo, mais ils ont été déboutés à la mi- novembre.

D’une mobilisation devant le tribunal à une grève, en passant par des interpellations d’élus, les 267 salariés de Cyclocity ont finalement obtenu gain de cause. Au terme de ce bras de fer, Smovengo s’est engagée à tous les embaucher en CDI, sans période d’essai, dans des conditions de travail analogues à celles dont ils bénéficiaient auparavant. Ceux qui le souhaitent pourront travailler sur le même poste qu’ils occupaient à Cyclocity. Ils toucheront la même rémunération et leur ancienneté acquise chez JCDecaux sera prise en compte. Les primes de participation et d’intéressement ont aussi été maintenues jusqu’en 2018. Cependant, Mohamed Dini, délégué syndical SUD et élu du CHSCT, regrette le montant de la gratification de nuit : « 5 000 euros brut par an, ce n’est pas assez. Il aurait fallu le double au vu des horaires et des difficultés à travailler de nuit, notamment à cause des tentatives d’agression. » À cela, Smovengo ajoute une prime de bienvenue de 1 000 euros à tous les salariés. Les salariés licenciés devraient toucher des indemnités de licenciement prévues dans l’accord du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) négocié avec les syndicats. JCDecaux devrait leur verser une prime supra légale de 2 000 euros. Et en fonction de leur ancienneté, ils percevraient une somme allant de 1 000 à 4 000 euros. Les conditions du PSE doivent être validées par la Direction régionale du travail pour entrer en vigueur.

Par Lola Ruscio (08/12/2017)
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