Rupture de barrage : le Brésil gèle les avoirs des deux géants miniers
Un juge brésilien a gelé les avoirs des compagnies minières Vale et BHP Billiton dans la foulée du déversement de boue toxique du mois dernier.

L'effondrement d'un barrage qui retenait les eaux usées a provoqué un déversement qui a fait 13 victimes, tué au moins 9 tonnes de poissons, pollué 850 kilomètres de cours d'eau et détruit un village entier le 5 novembre 2015.

Le juge Marcelo Aguiar Machado de l'État de Minais Gerais a déterminé que les avoirs des deux minières, Vale et BHP Billiton, devaient être gelés puisque Samarco - la mine responsable du déversement - n'a pas les moyens suffisants pour payer les indemnisations requises par le gouvernement brésilien.

Rappelons que les autorités brésiliennes réclament jusqu'à 20 milliards de réals (7 milliards de dollars) en indemnisations. Les États de Minas Gerais et Espirito Santo, les plus touchés par le déversement, avaient déclaré le mois dernier qu'aucun fonds publics ne serait utilisé afin d'assurer le nettoyage.

Le village de Bento Rodrigues au Brésil a été entièrement détruit par la coulée de boue du 5 novembre 2015.

Le juge a ainsi conclu que Vale et BHP Billiton pourraient être jugées responsables de ce désastre environnemental, ce qui les obligerait légalement à régler la facture.

Jusqu'à présent, les deux géants miniers avaient fait valoir que Samarco était une entité indépendante et qu'à ce titre, elle devait assurer l'entièreté du coût du déversement.

La valeur des avoirs gelés n'a pas été déterminée par le juge.

Le Brésil presse les minières

Le juge a également demandé à Samarco de procéder à un dépôt initial de 2 milliards de réals (700 millions de dollars) dans un délai de 30 jours pour couvrir le coût du nettoyage.

Si ce délai n'est pas respecté, Vale et BHP Billiton devront payer 1,5 million de réals (environ 560 000 dollars) d'amende par jour de dépassement.

Vale a indiqué dimanche par voie de communiqué qu'elle a l'intention de porter la décision du juge en appel.

Le 27 novembre dernier, Vale s'était timidement engagé à couvrir les frais de nettoyage en suggérant la mise sur pied d'un fonds volontaire.

Le mois dernier, la ministre de l'Environnement du Brésil, Izabelle Teixera, avait qualifié cet événement comme étant la « plus grande catastrophe environnementale de l'histoire » du pays.

Par Radio Canada

A lire sur le site de Radio-Canada (21/12/2015)