Pumpipumpe : l’économie du partage s’invite sur les boîtes aux lettres
Pourquoi acheter des produits que l’on utilise rarement quand on peut se les prêter et faire des économies tout en développant le lien social ? Telle est la réflexion qui a conduit Lisa Ochsenbein et Sabine Hirsig, deux designers suisses, à créer Pumpipumpe, un réseau d’échange de biens de proximité. Sa recette : des autocollants sur les boîtes aux lettres.

Prêter plutôt qu’amasser

Votre machine à coudre prend la poussière au fond du cagibi alors que l’appareil à raclette de votre voisin fait grise mine, voilà deux ans qu’il n’a pas servi. Des produits trop rarement utilisés, qui n’en a pas acheté ? Plutôt que d’acquérir des biens d’utilité très épisodique, autant se les prêter. « L’idée est qu’on n’a pas besoin de toujours tout acheter et d’amasser une montagne de choses » explique Lisa Ochsenbein co-fondatrice du projet Pumpipumpe. « Tout ce qu’on n’utilise pas très souvent, on peut le partager ».

Avec Sabine Hirsig, également designer au sein du METEOR Collectif, Lisa a donc imaginé et mis sur pieds un réseau qui permet aux voisins d’un même quartier ou d’une même ville de se prêter leurs biens respectifs. Pour se signaler, les Pumpipumpeurs posent sur leur boîte aux lettres des autocollants affichant le ou les objets qu’ils mettent à disposition des autres. Ici une pompe à vélo, là-bas une scie, plus loin un mixeur.

Développer le lien social

Dessinés par les deux fondatrices du projet, les autocollants sont envoyés gratuitement par courrier dans la Suisse entière à la demande des membres. Ces derniers peuvent également suggérer de nouvelles idées de visuels à Sabine et Lisa qui les proposeront ensuite au public sur le site web de Pumpipumpe.

Les membres basés à l’étranger ne sont pas en reste. Ils peuvent eux aussi recevoir les autocollants de leur choix moyennant quelques francs suisses correspondant aux frais postaux. Quel que soit le pays où fleurissent ces autocollants, leur objectif va au-delà du service rendu et de l’économie pour le porte-monnaie. Le projet favorise aussi et surtout le développement du lien social.

« Ces autocollants équivalent presque à une invitation » commente Lisa Ochsenbein. « C’est comme si on disait, ‘’venez, vous pouvez sonner à ma porte, j’ai une échelle, une perceuse ou peut être encore autre chose que je peux vous prêter’’ ». Financé à l’origine par crowdfunding et soutenu par les institutions suisses, le projet rassemble aujourd’hui quelque 1000 ménages.

Un article de Nicolas Blain
Lire sur le site de courantpositif.fr (15/08/2013)