La Slovénie inscrit le droit à une eau potable non privatisée dans sa Constitution
Le parlement slovène a inscrit jeudi le droit à l'eau potable dans sa Constitution, insistant sur le fait que cette ressource ne peut être privatisée, une première au sein de l'Union européenne.

Adopté à l'unanimité des votants, l'amendement constitutionnel stipule que "chacun a le droit à l'eau potable", et que celle-ci n'est "pas une marchandise".

"L'approvisionnement en eau de la population est assurée par l'Etat via les collectivités locales, directement et de façon non-lucrative", précise ce texte. "Les ressources en eau sont un bien public géré par l'Etat. Elles sont destinées en premier lieu à assurer l'approvisionnement durable en eau potable de la population, et ne sont à ce titre pas une marchandise", souligne-t-il également.

Lancée par le milieu associatif, l'initiative avait été endossée notamment par le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre Miro Cerar.

L'eau slovène de plus en plus convoitée à l'avenir

Avant le vote, ce dernier avait appelé les députés à offrir à "l'or liquide du 21e siècle le plus haut niveau de protection légale", l'eau étant appelée, selon lui, à devenir un bien "de plus en plus convoité à l'avenir".

En particulier, "l'eau slovène est de très bonne qualité et en raison de sa valeur elle aiguisera certainement les appétits de pays étrangers et de sociétés internationales", a prévenu le chef de gouvernement de ce petit pays alpin de 2 millions d'habitants.

En 2014, l'Union européenne a accepté d'exclure "l'approvisionnement en eau et la gestion des ressources hydriques" des règles régissant le marché intérieur européen.

Selon le Rapport mondial permanent en ligne sur le droit à l'eau (Ramprede), seuls 15 Etats dans le monde avaient jusqu'alors inscrit le droit à l'eau potable dans leur Constitution, dont "aucun pays européen".

Par Belga

Lire sur le site de la RTBF (17/11/2016)