L’Islande envoie ses banquiers véreux réfléchir en prison
Alors que les responsables de la crise financière américaine de 2008-2009 n’ont, à ce jour, toujours pas vu l’ombre d’une prison, la Cour suprême d’Islande vient de condamner quatre ex-dirigeants de la banque Kaupthing à des sentences allant de quatre à cinq années et demie d’emprisonnement. La démarche inspirera-t-elle d’autres pays?

Le quatuor, principalement responsable de l’effondrement du système financier islandais, devra également supporter ses coûts en matière de défense, qui avoisinent les 670 000 $ américains. Cette décision met fin au processus d’appel.

Les condamnés sont accusés d’avoir caché qu’un investisseur du Qatar, Sheikh Mohammed Bin Khalifa Bin Hamad al-Thani, avait acheté 5,1 % de la banque lors de la crise financière de 2008, au moyen d’un prêt consenti par la même institution.

L’ancien directeur général, Hreidar Mar Sigurdsson, écope ainsi de cinq ans et demi de prison, et l’ancien président, Sigurdur Einarsson, de cinq ans. L’ancien directeur de la filiale luxembourgeoise, Magnus Gumundsson, qui a joué un rôle important dans l’octroi du prêt, a été condamné à 42 mois de détention. Pour sa part, l’important actionnaire Olafur Olafsson a reçu une peine de 36 mois pour avoir donné son aval à l’opération.

Mais l’affaire n’est pas pour autant terminée. Sigurdsson et Einarsson devront se présenter de nouveau devant les tribunaux, plus précisément le 21 avril 2015, pour répondre à des accusations de manipulation de marché. Cette fois, les neuf ex-employés de la banque Kaupthing pourraient être condamnés s’ils sont trouvés coupables.

Une performance qui manque de sobriété…

L’ex-président de la banque, Sigurdur Einarsson, a fait une intervention remarquée, à défaut d’être remarquable, le 12 février dernier, lors d’une entrevue téléphonique diffusée en direct à la télévision. Visiblement en état d’ébriété avancée, l’ex-président du conseil administration de la Kaupthing a répondu aux questions de la chaîne nationale RÚV. Son état général n’a pu être constaté par l’équipe qu’une fois l’entrevue entamée.

Selon le journal The Reykjavik Grapevine, M. Einarsson aurait accepté l’invitation d’un journaliste à commenter le verdict de sentence de manière impromptue, et ce, quelques minutes seulement avant l’annonce officielle prévue par la chaîne, affairée à rejoindre, sans succès, les trois autres condamnés.

Par la rédaction du "Conseiller.ca" (16/02/2015)

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