L’austérité aurait "atteint ses limites" selon Barroso
Après le FMI, c’est au tour de la Commission Européenne d’amorcer un mea culpa concernant la violence des politiques d’austérité imposées aux peuples européens. Mais ce n’est pas pour autant qu’un changement de politique se dessine. D’autant moins qu’Angela Merkel veille à garder le cap de l'extrême rigueur, quitte à réclamer aux Etats de l’UE de céder une partie de leur souveraineté nationale.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a annoncé au cours d’une conférence de presse : "tout en pensant que cette politique [ndlr : d’austérité] est fondamentalement juste, je pense qu'elle a atteint ses limites. Pour réussir, une politique ne doit pas seulement être bien conçue. Elle doit bénéficier aussi d'un minimum de soutien politique et social". Barroso désamorce lui-même son annonce, on est bien dans une posture pour ménager la colère des populations.
Les précédents rapports dénonçant les méfaits de l'austérité et les erreurs de calculs du FMI n’avaient clairement pas empêché Christine Lagarde d’imposer encore et toujours les mêmes recettes, dernièrement à Chypre, malgré les nombreuses preuves de leur inefficience, ou pire, de leur profonde nuisance. Et les avertissements répétés du secrétaire au Trésor américain n’ont rien changé non plus.

La chancelière Angela Merkel a d’ailleurs fort peu subtilement manié la menace, pour le cas où certains gouvernements européens prendraient le président de la Commission européenne au premier degré. Tout en se défendant de vouloir imposer l’hégémonie allemande au sein de l’UE, elle a clairement réaffirmé hier que l’austérité restait la réponse première, ajoutant que l'Europe devait trouver un moyen de concilier "croissance et orthodoxie financière". Et si les peuples rechignent, il faut, selon elle, pousser les Etats membres à céder une partie de la souveraineté nationale. "Tant que la pression ne sera pas plus forte, certains préféreront suivre leur propre voie. Nous devons accepter que l'Union européenne ait le dernier mot sur certaines questions. Dans le cas contraire, nous ne pourrons pas continuer à construire l'Europe,". Et la chancelière conclut : "Nous devons nous préparer à rompre avec le passé pour aller de l'avant. Je suis prête à le faire."

Lire l'article sur le site de L'Humanité (23/04/2013)