10 Sept 2018
VIDÉO - C'est une décision historique. La Cour suprême d'Inde a abrogé une loi datant du XIXe siècle, qui interdisait les relations sexuelles entre personnes de même sexe.
Il est désormais autorisé d'avoir des relations homosexuelles en Inde. La Cour suprême a rendu un verdict historique ce jeudi: elle vient de juger illégal l'article 377 du Code pénal, datant du XIXe siècle, qui condamnait toute personne ayant un «rapport charnel contre l'ordre de la nature avec un homme, une femme ou un animal». Les peines de prison pouvaient aller jusqu'à la perpétuité.
Les cinq juges ont voté à l'unanimité la dépénalisation de l'homosexualité dans la plus grande démocratie du monde. Cette interdiction, l'Inde la devait aux Britanniques, à l'origine du code pénal datant de l'ère coloniale. La Cour suprême l'avait abrogé une première fois en 2009, avant de se raviser quatre ans plus tard pour des raisons légalistes. Une décision vivement contestée par les défenseurs de la dépénalisation qui se sont empressés de lancer de nouveaux recours judiciaires. Leur combat a duré depuis près de vingt ans, dans ce pays comptant plus d'un milliard d'habitants.
Large mobilisation
Cette décision était espérée par de nombreux militants et observateurs. Plusieurs personnalités se sont mobilisées lors des auditions par les cinq juges indiens. Parmi elles, Navtej Singh Johar, danseur et auteur de la parade du Commonwealth organisée pour le jubilé de la reine Elisabeth II, en 2002, mais aussi Ritu Dalmia, chef cuisinière à l'origine de la chaîne de restaurants Diva, ou encore Aman Nath, écrivain et historien, ancien compagnon du français Francis Wacziarg, décédé en 2014.
La télévision indienne a diffusé des images de joie et de larmes sur les visages des militants, peu de temps après le verdict. «La loi était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT», a déclaré le président de la Cour suprême Dipak Misra.
Sept condamnations en 2016
Dans les faits, les condamnations pour homosexualité étaient rares ces dernières années. D'après le gouvernement, sept personnes ont été pénalisées en 2016 pour «offenses contre-nature». L'article 377 condamnant également l'homosexualité et la zoophilie, à l'origine d'amalgames, dans ce pays où la société reste conservatrice. Surtout dans les zones rurales où les relations homosexuelles restent parfois associées à une maladie mentale.
Les jugements de la Cour suprême de ces dernières années ont laissé entrevoir son penchant pour la dépénalisation. Comme celui de l'année dernière, quand elle a estimé que les Indiens ont un droit fondamental à la vie privée, incluant l'orientation sexuelle. Autre signe de changement, le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a choisi de ne pas se positionner sur le sujet. Profondément conservateur d'un point de vue sociétal, le premier ministre a fait le choix de laisser la dépénalisation à l'appréciation de la justice.
L'Inde est le 124e État du monde où les actes homosexuels ne sont plus criminalisés, d'après l'Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, et intersexes. Ils le restent toutefois dans 72 pays.
Par Laura Andrieu (publié le 06/09/2018)
A lire sur le site Le Figaro
Il est désormais autorisé d'avoir des relations homosexuelles en Inde. La Cour suprême a rendu un verdict historique ce jeudi: elle vient de juger illégal l'article 377 du Code pénal, datant du XIXe siècle, qui condamnait toute personne ayant un «rapport charnel contre l'ordre de la nature avec un homme, une femme ou un animal». Les peines de prison pouvaient aller jusqu'à la perpétuité.
Les cinq juges ont voté à l'unanimité la dépénalisation de l'homosexualité dans la plus grande démocratie du monde. Cette interdiction, l'Inde la devait aux Britanniques, à l'origine du code pénal datant de l'ère coloniale. La Cour suprême l'avait abrogé une première fois en 2009, avant de se raviser quatre ans plus tard pour des raisons légalistes. Une décision vivement contestée par les défenseurs de la dépénalisation qui se sont empressés de lancer de nouveaux recours judiciaires. Leur combat a duré depuis près de vingt ans, dans ce pays comptant plus d'un milliard d'habitants.
Large mobilisation
Cette décision était espérée par de nombreux militants et observateurs. Plusieurs personnalités se sont mobilisées lors des auditions par les cinq juges indiens. Parmi elles, Navtej Singh Johar, danseur et auteur de la parade du Commonwealth organisée pour le jubilé de la reine Elisabeth II, en 2002, mais aussi Ritu Dalmia, chef cuisinière à l'origine de la chaîne de restaurants Diva, ou encore Aman Nath, écrivain et historien, ancien compagnon du français Francis Wacziarg, décédé en 2014.
La télévision indienne a diffusé des images de joie et de larmes sur les visages des militants, peu de temps après le verdict. «La loi était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT», a déclaré le président de la Cour suprême Dipak Misra.
Sept condamnations en 2016
Dans les faits, les condamnations pour homosexualité étaient rares ces dernières années. D'après le gouvernement, sept personnes ont été pénalisées en 2016 pour «offenses contre-nature». L'article 377 condamnant également l'homosexualité et la zoophilie, à l'origine d'amalgames, dans ce pays où la société reste conservatrice. Surtout dans les zones rurales où les relations homosexuelles restent parfois associées à une maladie mentale.
Les jugements de la Cour suprême de ces dernières années ont laissé entrevoir son penchant pour la dépénalisation. Comme celui de l'année dernière, quand elle a estimé que les Indiens ont un droit fondamental à la vie privée, incluant l'orientation sexuelle. Autre signe de changement, le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a choisi de ne pas se positionner sur le sujet. Profondément conservateur d'un point de vue sociétal, le premier ministre a fait le choix de laisser la dépénalisation à l'appréciation de la justice.
L'Inde est le 124e État du monde où les actes homosexuels ne sont plus criminalisés, d'après l'Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, et intersexes. Ils le restent toutefois dans 72 pays.
Par Laura Andrieu (publié le 06/09/2018)
A lire sur le site Le Figaro