Canada: les Métis et les Indiens enfin reconnus comme peuples autochtones
La Cour suprême du Canada a rendu une décision historique jeudi en reconnaissant que plus de 600.000 Métis et Indiens sans statut constituaient des « Autochtones » au sens de la loi, mettant fin à une bataille judiciaire de 17 ans.

Les Métis sont les descendants de trappeurs francophones et d’Amérindiennes ayant prospéré dans l’Ouest du pays depuis sa colonisation. Longtemps appelés « Sang-Mêlés » par la Couronne britannique, leur statut de peuple autochtone n’avait jamais été pleinement reconnu, bien qu’ils aient eu à souffrir comme les autres Amérindiens des discriminations du système colonial. La plus haute juridiction canadienne a conclu dans son jugement unanime que « les Métis et les Indiens non inscrits ont droit à ce que le gouvernement fédéral les consulte et négocie avec eux de bonne foi sur une base collective, par l’entremise de représentants de leur choix, relativement à l’ensemble de leurs droits, intérêts et besoins en tant que peuples autochtones ».

Ce jugement met fin à une bataille juridique commencée en 1999. Cette reconnaissance historique signifie que le gouvernement fédéral est responsable des Métis et des Indiens non inscrits, et que ceux-ci ont droit aux avantages accordés aux peuples autochtones, en matière de santé et d’éducation par exemple. Ce jugement va « avoir des conséquences importantes et des impacts à travers le pays », s’est réjoui le Premier ministre canadien Justin Trudeau lors d’une conférence de presse, assurant que son gouvernement allait « se concerter avec les dirigeants autochtones pour préparer la suite« .

« C’est une grande victoire pour tous les peuples aborigènes », a réagi le président du Ralliement national des Métis Clément Chartier, à sa sortie de la Cour suprême, levant les bras en signe de victoire. Le président de la Fédération des Métis du Manitoba, David Chartrand, a confié son soulagement après le jugement. Il a également espéré que le gouvernement investisse dans « l’éducation, les services sociaux et toutes ces choses auxquelles nous devrions avoir droit en tant que Canadiens« .

Lire sur Métro (15/04/2016)