À Gardanne, on n'expulse pas les Roms

La municipalité communiste de Gardanne (Bouches-du-Rhône) a décidé d'apporter son aide à onze familles Roms installées sur une friche industrielle de la commune, plutôt que de les faire expulser, a annoncé son maire, Roger Meï.

"Notre souci, c'est de montrer qu'on peut accueillir les Roms de façon humaine, comme des citoyens à part entière", a souligné Roger Meï, maire communiste de Gardanne depuis 1977, en se disant inquiet de la "montée de haine et d'incompréhension" à l'égard des Roms.

Arrivées il y a environ un mois sur ce terrain, ces onze familles sont composées de 62 personnes, dont une vingtaine d'enfants en âge d'être scolarisés. La mairie a fait installer des toilettes et des poubelles sur le campement et en a sécurisé l'entrée avec une chaîne et un cadenas, pour éviter l'intrusion de personnes susceptibles de venir intimider les Roms, comme cela s'est produit récemment.

Lundi, la mairie a réuni les associations pour coordonner l'aide à apporter aux familles, notamment en collectant des vêtements. "On envisage de mettre des mobile home ou des tentes de l'armée, pour l'hiver", a ajouté Roger Meï, qui a débloqué environ 30 000 euros pour financer l'opération. En contrepartie de cette assistance et de l'absence de demande d'expulsion, la mairie demande aux familles d'envoyer leurs enfants à l'école. "On ne parviendra pas à intégrer cette population si on ne la stabilise pas un minimum, ce qui permet la scolarisation des enfants et le suivi médical", a souligné Cendrine Labaume, coordinatrice générale de Médecins du Monde à Marseille, qui se félicite de l'attitude de la mairie de Gardanne.

Le maire a précisé toutefois qu'il ne s'agissait là que d'une "solution d'attente" et qu'il revenait à l'Etat et à l'Europe de régler la question de l'accueil des Roms sur le long terme. Dans les Bouches-du-Rhône, les associations estiment à plusieurs centaines le nombre de Roms ayant fait l'objet d'arrêtés d'expulsion depuis l'été, mis à exécution ou encore pendants, en reconnaissant que le décompte est difficile à faire car les mêmes familles peuvent être expulsées plusieurs fois.

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