28 Juin 2016
Des organisations de la société civile demandent de mettre fin à l’accaparement des terres par la société agroindustrielle Socfin et de protéger les droits des communautés.
Ce 16 juin 2016, un groupe d’organisations de la société civile sierra leonaise, a organisé une conférence de presse à Freetown, pour célébrer la libération des 6 activistes de MALOA (Malen Land Owners and Users Association), qui défendent les droits des communautés de Malen suite à l’accaparement de leurs terres par l’entreprise Socfin Agricultural Company Ltd., une filiale du groupe belgo-luxembourgeois Socfin. Une pétition a également été remise au Président de la Sierra Leone en soutien de la lutte des MALOA et demandant que cesse leur criminalisation. Ce même jour, des membres ouest-africains de la Convergence globale des luttes pour la terre, l’eau et les semences et des organisations de la société civile internationale ont envoyé une lettre au Président de Sierra Leone demandant qu’il soit mis fin aux abus et aux violations du droit à l’alimentation et à la nutrition des communautés et qu’une solution pacifique soit trouvée au conflit foncier dans la région de Malen.
Les 6 représentants MALOA condamnés et emprisonnés Depuis 2011, Socfin Agricultural Company a acquis plus de 18.000 ha dans la Région de Malen dans le sud de la Sierra Leone, pour une plantation industrielle de palmiers à huile. Dès le début, les communautés ont dénoncé le manque de transparence et de participation dans la conclusion de ces accords et les impacts sur leurs droits et leurs conditions de vie. Plusieurs membres des communautés se sont rassemblés au sein de l’organisation communautaire MALOA pour défendre et revendiquer leurs droits. Ils doivent cependant faire face à une répression et un harassement judiciaire. Suite à plusieurs incidents, des dizaines de membres de MALOA ont été arrêtés et emprisonnés. En février 2016, après plus de deux ans de procès, 6 leaders de MALOA ont été condamnés de 5 à 6 mois de prison ou à des amendes totalisant plus 35.000$ pour des crimes de « conspiration », « incitation » et « destruction de 40 plants de palmiers ». Des crimes pour lesquels ils ont plaidé non coupable.
Face à cette condamnation injuste, les communautés locales et la société civile locale et internationale se sont mobilisées et ont organisé une récolte de fonds en soutien des 6 leaders locaux. Grâce à cette solidarité citoyenne ils ont pu être libérés entre février et mai 2016. « Nous nous réjouissons d’avoir pu contribuer à cette libération, qui permettra d’apaiser la colère des communautés de Malen » a déclaré Joseph Rahall, directeur exécutif de Green Scenery, une organisation environnementale et de défense des droits humains en Sierra Leone. « Nous sommes maintenant de retour pour continuer à défendre les droits de nos frères et sœurs de Malen et à rechercher une solution pacifique au conflit » a déclaré Shiaka Sama, un des 6 membres exécutif emprisonné et porte-parole de MALOA.
Lors de la conférence de presse, une pétition demandant la protection des activistes de MALOA et la fin de leur criminalisation, et rassemblant plus de 120.000 signatures à travers le monde (à travers les sites de Rainforest Rescue, Peuples Solidaires-ActionAid et Avaaz) a également été présentée. Elle sera remise à un représentant du gouvernement après l’événement.
Parallèlement, une quarantaine d’organisations, issues des mouvements sociaux d’Afrique de l’Ouest, membres de la Convergence globale des luttes pour la terre, l’eau et les semences, et des organisations de la société civile internationale, ont envoyé une lettre au Président de Sierra Leone, appelant le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour assurer le respect et la protection des droits des communautés de Malen. Les membres signataires en appellent également aux partenaires internationaux de la Sierra Leone afin qu’ils interviennent dans la résolution pacifique du conflit en vertu de leurs obligations extraterritoriales en matière de droits humains, en particulier dans le cadre de la mise en œuvre des directives sur la gouvernance foncière et du « partenariat foncier » conclu entre la Sierra Leone, la FAO et la République fédérale d’Allemagne.
Par Manuel Eggen
A lire sur le site de fian.be (16/06/2016)
Ce 16 juin 2016, un groupe d’organisations de la société civile sierra leonaise, a organisé une conférence de presse à Freetown, pour célébrer la libération des 6 activistes de MALOA (Malen Land Owners and Users Association), qui défendent les droits des communautés de Malen suite à l’accaparement de leurs terres par l’entreprise Socfin Agricultural Company Ltd., une filiale du groupe belgo-luxembourgeois Socfin. Une pétition a également été remise au Président de la Sierra Leone en soutien de la lutte des MALOA et demandant que cesse leur criminalisation. Ce même jour, des membres ouest-africains de la Convergence globale des luttes pour la terre, l’eau et les semences et des organisations de la société civile internationale ont envoyé une lettre au Président de Sierra Leone demandant qu’il soit mis fin aux abus et aux violations du droit à l’alimentation et à la nutrition des communautés et qu’une solution pacifique soit trouvée au conflit foncier dans la région de Malen.
Les 6 représentants MALOA condamnés et emprisonnés Depuis 2011, Socfin Agricultural Company a acquis plus de 18.000 ha dans la Région de Malen dans le sud de la Sierra Leone, pour une plantation industrielle de palmiers à huile. Dès le début, les communautés ont dénoncé le manque de transparence et de participation dans la conclusion de ces accords et les impacts sur leurs droits et leurs conditions de vie. Plusieurs membres des communautés se sont rassemblés au sein de l’organisation communautaire MALOA pour défendre et revendiquer leurs droits. Ils doivent cependant faire face à une répression et un harassement judiciaire. Suite à plusieurs incidents, des dizaines de membres de MALOA ont été arrêtés et emprisonnés. En février 2016, après plus de deux ans de procès, 6 leaders de MALOA ont été condamnés de 5 à 6 mois de prison ou à des amendes totalisant plus 35.000$ pour des crimes de « conspiration », « incitation » et « destruction de 40 plants de palmiers ». Des crimes pour lesquels ils ont plaidé non coupable.
Face à cette condamnation injuste, les communautés locales et la société civile locale et internationale se sont mobilisées et ont organisé une récolte de fonds en soutien des 6 leaders locaux. Grâce à cette solidarité citoyenne ils ont pu être libérés entre février et mai 2016. « Nous nous réjouissons d’avoir pu contribuer à cette libération, qui permettra d’apaiser la colère des communautés de Malen » a déclaré Joseph Rahall, directeur exécutif de Green Scenery, une organisation environnementale et de défense des droits humains en Sierra Leone. « Nous sommes maintenant de retour pour continuer à défendre les droits de nos frères et sœurs de Malen et à rechercher une solution pacifique au conflit » a déclaré Shiaka Sama, un des 6 membres exécutif emprisonné et porte-parole de MALOA.
Lors de la conférence de presse, une pétition demandant la protection des activistes de MALOA et la fin de leur criminalisation, et rassemblant plus de 120.000 signatures à travers le monde (à travers les sites de Rainforest Rescue, Peuples Solidaires-ActionAid et Avaaz) a également été présentée. Elle sera remise à un représentant du gouvernement après l’événement.
Parallèlement, une quarantaine d’organisations, issues des mouvements sociaux d’Afrique de l’Ouest, membres de la Convergence globale des luttes pour la terre, l’eau et les semences, et des organisations de la société civile internationale, ont envoyé une lettre au Président de Sierra Leone, appelant le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour assurer le respect et la protection des droits des communautés de Malen. Les membres signataires en appellent également aux partenaires internationaux de la Sierra Leone afin qu’ils interviennent dans la résolution pacifique du conflit en vertu de leurs obligations extraterritoriales en matière de droits humains, en particulier dans le cadre de la mise en œuvre des directives sur la gouvernance foncière et du « partenariat foncier » conclu entre la Sierra Leone, la FAO et la République fédérale d’Allemagne.
Par Manuel Eggen
A lire sur le site de fian.be (16/06/2016)