Les ministres européens des Affaires étrangères poussent à étiqueter tous les produits des colonies

Un responsable du ministère des Affaires étrangères à Jérusalem révèle que cette initiative est basée sur une décision prise en mai par les ministres européens des Affaires étrangères, qui a été approuvée à l’unanimité par les 27 ministres des Affaires étrangères.

 

Le ministre des Affaires étrangères du Danemark, Villy Sovndal, exhorte l’Union européenne à établir les règlements qui obligeraient les chaînes et les magasins européens à étiqueter clairement les produits en provenance des colonies israéliennes. Cette initiative, qui fait peur à Jérusalem, a le soutien de la France, de la Grande-Bretagne et de plusieurs autres pays de l’UE.

 

Un responsable du ministère des Affaires étrangères à Jérusalem a fait remarquer que l’initiative est basée sur une décision prise par les ministres européens des Affaires étrangères en mai, qui a été approuvé à l’unanimité par les 27 ministres des Affaires étrangères. La décision souligne que «l’Union européenne et ses membres sont obligés d’appliquer pleinement et efficacement la législation communautaire existante et les accords avec Israël au sujet des produits provenant des colonies. »

 

Selon le représentant du ministère des Affaires étrangères, des consultations ont déjà commencé à ce sujet entre le Danemark, la France, la Grande-Bretagne et la Commission européenne à Bruxelles. «Notre crainte, c’est qu’ils essaient de faire passer une décision entièrement politique camouflée en règlements techniques qui traitent de la protection des consommateurs. Cette initiative sera présentée comme un moyen d’accroître la transparence pour les consommateurs quant à l’origine d’un produit. »

 

Le site Internet EU observer.com a rapporté il y a deux semaines que le ministère danois des Affaires étrangères finance un événement à Bruxelles le 23 Octobre pour obtenir des diplomates de l’UE et des ONG, comme Oxfam et CrisisAction, qu’ils parlent des lignes directrices pour l’étiquetage des produits des colonies pour le consommateur, dans la perspective d’un futur boycott de ces produits.

 

«L’atelier est conçu pour remettre la question à l’agenda et pour mettre en action les termes des conclusions de mai …. Nous voulons qu’il soit plus facile pour les consommateurs de voter avec leur portefeuille», dit un diplomate danois au EU observer.

 

Israël suit de près l’événement prévu à Bruxelles, à laquelle le représentant de l’UE pour le Moyen-Orient Christian Berger est tenu de participer aux côtés de nombreux autres diplomates européens. Toutefois, le ministère des Affaires étrangères ne peut pas estimer à ce stade dans quelle mesure l’initiative a progressé dans plusieurs pays européens.

 

Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a soulevé la question la semaine dernière lors de sa rencontre son homologue français Laurent Fabius et d’autres ministres européens des Affaires étrangères en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Lieberman a dit aux ministres européens des Affaires étrangères que les tentatives visant à imposer l’étiquetage démontrent leur méconnaissance de la réalité et ne peuvent que porter préjudice aux relations israélo-palestiniennes. « [Un boycott] touchera d’abord le revenu des résidents palestiniens, dont beaucoup travaillent dans l’industrie dans les colonies», a déclaré Lieberman*.

 

Des responsables du ministère des Affaires étrangères disent que si les règlements sont adoptés, cela encouragera un boycott total des produits israéliens, y compris ceux produits à l’intérieur de la Ligne verte.

 

En 2005, Israël et l’UE ont signé un accord pour une zone de libre-échange entre Israël et l’UE, où les services douaniers des pays peuvent identifier les produits des colonies en fonction du code postal sur leur emballage. Conformément à cet accord, les produits originaires d’au-delà de la Ligne verte ne se verront pas accorder d’exemption des droits de douane, conformément à l’accord.¨

 

Barak Ravid

 

* Note de l’ABP : ces résidents palestiniens n’auraient pas à chercher du boulot dans les colonies si l’occupation isralienne n’empêchait pas tout développement économique palestinien. L’argument avancé par Lieberman est souvent avancé par les Israéliens pour discréditer le boycott. L’appel BDS a d’ailleurs été signé par les grandes organisations syndicales et paysannes palestiniennes.

 

Trad. : NJO

 

Source : Haaretz, 3 octobre 2012