L'UE interdit trois pesticides jugés dangereux pour les abeilles
Des experts des 28 États membres de l'Union européenne (UE) étaient réunis ce vendredi, ils se sont prononcés en faveur de l'interdiction de trois pesticides néonicotinoïdes accusés de nuire à la santé des abeilles. Il s'agit de la clothianidine, de l'imidaclopride et du thiaméthoxame, des subtances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes. Seuls les usages en serre de ces produits, sans contact avec les abeilles, resteront autorisés.

L'avenir de ces pesticides était en suspens dans l'UE depuis 2013 et une première étude de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) qui attestait leur dangerosité pour les abeilles. Ce résultat avait conduit à une interdiction partielle de certains produits.

En 2015, l'Efsa s'est lancée dans une évaluation encore plus poussée. En février dernier, elle a confirmé le danger de ces pesticides pour les abeilles à miel, mais aussi les abeilles sauvages (bourdons, abeilles solitaires).

Une cinquantaine de personnes ont mené ce vendredi matin une action à Bruxelles afin de plaider pour une interdiction complète de ces pesticides néonicotinoïdes. Rassemblés au rond-point Schuman, les activistes réunis à l'appel de l'ONG Avaaz ont appelé les experts des Etats membres européens à voter pour une interdiction totale des pesticides.

La Belgique s'est abstenue. Le ministre fédéral de l'Agriculture Denis Ducarme (MR) était favorable à l'interdiction, moyennant une période transitoire pour les filières de la betterave et de la chicorée. Selon le ministre, il n'existe pas d'alternatives écologiques, et "les secteurs de la betterave et de la chicorée de notre pays risqueraient concrètement de ne pas survivre à une interdiction immédiate."

Selon l'Agrofont ((FWA-ABS-Boerenbond), "cette décision a des conséquences majeures pour l'agriculture belge. Les néonicotinoïdes contenus dans l'enrobage des graines permettent de lutter efficacement contre certains insectes nuisibles (en utilisant de manière très ciblée une quantité limitée de substance active). Pour la culture de la betterave et de la chicorée, les agriculteurs n'ont pas d'alternatives qui soient aussi efficaces et respectueuse de l'environnement que la technique d’enrobage par néonicontinoïde."

Le ministre, qui rappelle que le secteur de la betterave représente 8000 emplois en Belgique, a déjà annoncé qu'il étudierait les possibilités de dérogation.

A lire sur rtbf.be (27/04/2018)