L’Argentine reconnaît le droit à un orang-outan d’être libre
 Sandra, une femelle orang-outan du zoo de Buenos Aires depuis vingt ans, est reconnue comme « personne non humaine ».

Il existe deux espèces d’orang-outan : l’orang-outan de Bornéo Pongo pygmaeus et celui de Sumatra Pongo abelii.

Comme les chimpanzés et les gorilles, ils font partie des grands singes hominidés.

La taille moyenne des orangs-outans est de 1,10 à 1,40 m pour 40 à 80 kg. Ils peuvent vivre de 30 à 40 ans.

Ils passent la plupart de leur vie dans les arbres à la recherche de nourriture. Ils se nourrissent principalement de fruits et de feuilles.

Les deux espèces sont menacées de disparition. L’orang-outan de Sumatra, le plus rare, est au bord de l’extinction. Des organismes comme le WWF (Fonds mondial pour la nature) ou l’U.I.C.N. (Union internationale pour la conservation de la nature), en accord avec les gouvernements locaux, ont mis en place des plans d’étude et de sauvegarde des orangs-outans au sein de parcs nationaux.

Un tribunal argentin vient de reconnaître le droit de vivre en liberté à une femelle orang-outan, vivant au zoo de Buenos Aires depuis vingt ans, en considérant l’animal comme « une personne non humaine », une première mondiale.

Dégustant paresseusement des fruits, l’orang-outan, Sandra, semblait lundi impassible face aux objectifs des médias locaux, venus la filmer et la photographier après l’annonce du jugement pendant le week-end.

La Chambre de cassation pénale de la capitale a décidé d’appliquer une ordonnance d’Habeas Corpus (le droit de ne pas être emprisonné sans jugement) à l’animal, considérant ainsi que, même s’il ne s’agit pas d’un être humain, il a des sentiments et le droit à une plus grande liberté.

Une demande similaire avait été rejetée en décembre 2013 par la justice de New York : une organisation de défense des animaux demandait alors que quatre chimpanzés en captivité soient considérés comme « personnes non humaines » et bénéficient du droit à la liberté.

« Dotée d’une conscience »

Cette fois, c’est l’Association de fonctionnaires et avocats pour les droits des animaux (AFADA) qui avait saisi le tribunal pour demander la libération de Sandra, une orang-outan de 50 kilos, haute d’1,50 mètre, locataire du zoo de Buenos Aires.

Les responsables de ce dernier défendaient lundi ses conditions de captivité. « Elle vit depuis vingt ans dans un grand espace, avec des spécialistes qui s’occupent de son alimentation, contrôlent sa santé, et de manière générale, elle vit dans de très bonnes conditions », a assuré à Adrian Sestelo, responsable du département biologique du zoo.

Mais pour l’association AFADA, Sandra « est une personne non humaine car elle a des liens affectifs, elle réfléchit, elle ressent, elle se frustre d’être enfermée, elle prend des décisions, elle est dotée de conscience et de perception du temps, elle pleure quand elle perd (un proche), elle apprend, elle communique et elle est capable de transmettre son savoir ».

Orang-outan née en 1986 dans le zoo allemand de Rostock, elle est arrivée dans celui de Buenos Aires en septembre 1994.

Les conséquences immédiates du jugement n’étaient pas connues lundi.

Même si, légalement, elle peut désormais recouvrer la liberté, les experts estiment que Sandra ne connaît pas son habitat naturel et ne pourrait pas y survivre.

Le zoo a lui indiqué que, même avant ce jugement, il étudiait déjà la possibilité de la transférer dans un sanctuaire naturel au Brésil ou aux États-Unis.

Par AFP (27/12/14)
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