Jeremy Corbyn élu à la tête du Parti travailliste
Jeremy Corbyn, représentant de l'aile gauche du Labour, a été élu samedi à la tête du Parti travailliste britannique.

Le parlementaire de 66 ans encore relativement inconnu il y a quelques mois s'est imposé avec un programme anti-austérité tranchant fortement avec les principes centristes du "New Labour" de l'ancien Premier ministre Tony Blair. "Je commencerais par remercier tous ceux qui ont pris part à cette élection démocratique", a déclaré le nouveau chef du Labour dans son discours de victoire. Le scrutin était ouvert à quelque 600.000 adhérents, partisans et membres de syndicats affiliés au Labour. Jeremy Corbyn l'a emporté avec 59,5% des suffrages exprimés, soit 251.417 voix. Il a été chaleureusement félicité à l'annonce des résultats, même par certains de ses adversaires.

Jeremy Corbyn, qui succède à Ed Miliband, laminé lors des dernières élections législatives en mai dernier, était opposé à trois candidats, Yvette Cooper et Andy Burnham, considérés comme des héritiers de Miliband, et la "blairiste" Liz Kendall. Il a promis d'accroître les dépenses publiques en augmentant la masse monétaire et de renationaliser de vastes pans de l'économie britannique. Après son élection à la tête du Labour, Jeremy Corbyn, élu haut la main samedi à la tête du Labour, le principal parti d'opposition britannique, a plaidé samedi pour une "société meilleure et juste". La campagne pour les primaires "a montré que notre parti et notre mouvement, passionné, démocrate, divers, était uni et résolument déterminé dans notre quête pour une société meilleure et juste pour tous", a déclaré à Londres Jeremy Corbyn.

Réactions :

Jean-Christophe Cambadélis : "Bienvenue à Jeremy Corbyn et Tom Watson (le nouveau numéro 2 du Labour) dans le pack social-démocrate qui doit affronter le maul conservateur européen".

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : "C'est révélateur du fait que la roue de l'Histoire est en train de tourner. Le fait que cela se passe dans ce pays et ce parti, où l'on a présenté le blairisme comme le nouveau modèle social démocrate, eh bien aujourd'hui les choses se retournent".

Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche : " Le retour de la gauche réelle au pays de Thatcher et Blair montre que son équivalent en France peut espérer faire de même et l'emporter au final".

Syriza : L'élection de Corbyn à la tête du Labour est "un message d'espoir".

Par Fabrice Savel avec AFP

Lire sur le site l'Humanité (12/09/2015)