14 Déc 2017
En France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année. Une partie importante du gaspillage a lieu au niveau de la distribution, ce contre quoi certains entendent lutter, à l’instar de l’association parisienne Biocycle. En se rendant auprès des magasins et des marchés, la structure sauve 500 kilos de nourriture par semaine avant de les apporter à des associations de distribution. Elle montre ainsi qu’il est possible de mieux exploiter les invendus alimentaires.
Toutes les semaines, c’est à vélo que 500 kilos d’invendus tels que des légumes et des fruits, mais aussi des produits secs ou parfois même des plats préparés sont transportés par l’association Biocycle. Jusqu’à 300 personnes profitent de cette aide essentielle, alors que 4 millions d’individus bénéficient en France de l’aide alimentaire. L’association ne redistribue pas elle même les aliments, mais les remets à des associations organisées de redistribution comme les Restos du cœur ou la Croix rouge, qui sont déjà en lien avec des personnes dans le besoin, se faisant ainsi un intermédiaire utile.
Sauver les invendus de la poubelle en aidant les plus démunis
D’abord active sous forme de collectif à partir de 2014, Biocyle dispose de statuts juridiques depuis novembre 2015 et vient ainsi tout juste de fêter ses deux années d’existence. C’est sous l’impulsion de son fondateur, Jean-François Recco, qu’elle a pu se développer progressivement. Depuis 2016, les locaux de la jeune structure se trouvent sur la friche des Grands voisins, ce qui lui permet de profiter de l’effervescence des acteurs engagés qui y sont déjà installés.
Mathieu, responsable partenariats, se souvient qu’à l’origine du projet se trouvait le constat qu’il existait une disproportion entre « les gaspillages alimentaires importants et le nombre toujours croissant de personnes se trouvant en situation de précarité alimentaire ». De nombreuses associations de distribution sont débordées, n’ont pas accès à suffisamment de nourriture pour répondre à la demande et ne disposent pas toujours des moyens logistiques pour procéder à la récupération d’invendus. Ainsi, leur projet se fait l’intermédiaire entre les magasins (ou donateurs) et les structures de redistribution.
Dans le même temps, Biocyle a commencé à organiser des actions de sensibilisation au gaspillage menées « dans un esprit festif et ludique », afin de montrer que « les invendus alimentaires sont une ressource trop peu exploitée. Régulièrement, l’association propose ainsi des évènements pendant lesquels le public peut fabriquer des jus à partir de fruits et légumes récupérés. À cette occasion des mixeurs actionnés en pédalant sur un vélo sont utilisés. De nouvelles activités sont également développées, notamment la teinture de tissus à partir d’épluchures.
Le choix du vélo
Depuis les marchés et les magasins jusqu’aux associations de redistribution, les invendus sont entièrement transportés grâce à des vélos cargos, un choix « eco-friendly » qui en surprendra plus d’un alors que les charges sont importantes. Pourtant, confie Mathieu, dotés d’une assistance électrique, les vélos se prêtent particulièrement bien à l’exercice. Et ont même quelques avantages : « dans la circulation des villes denses, cela permet de se faufiler plus rapidement, d’être plus ponctuel » explique-t-il. Le vélo permet à Biocyle de prolonger l’engagement qui est le sien, en se tournant vers un moyen de transport plus écologique et moins encombrant dans l’espace public. Enfin, le vélo se révèle être un outil stratégique inattendu : dans la rue, les gens intrigués posent des questions et s’attardent pour en apprendre plus.
L’essentiel des ressources de l’association est constitué de subventions publiques et privées. Mais face à la baisse générale des aides, l’association est aujourd’hui à la recherche d’un modèle qui permettrait d’être indépendant du point de vue financier. « C’est l’un des objectifs », explique Mathieu qui regrette la difficulté croissante à trouver des aides dans le monde associatif en général. Aujourd’hui, il estime qu’il est nécessaire, pour plus de stabilité à moyen terme, « d’intégrer le modèle économique des magasins et des entreprises, pour faire partie de leurs réflexions ». Biocycle deviendrait ainsi un partenaire indispensable.
Une partie de la solution, explique le salarié, se trouve dans le décommissionnement : à chaque fois qu’une enseigne fait un don alimentaire à une association, elle pourrait défiscaliser ce don à hauteur de 60%. Les conventions concluent avec Biocycle prévoient qu’une partie de cet argent est reversé à l’association. Par ailleurs, l’association propose des prestations de sensibilisation dans les entreprises, autre levier pouvant permettre de voir l’avenir avec plus de sérénité, tout en se consacrant entièrement au projet associatif. Un beau projet d’utilité publique que vous pouvez soutenir ici.
A lire sur MrMondialisation (1/12/2017)
Toutes les semaines, c’est à vélo que 500 kilos d’invendus tels que des légumes et des fruits, mais aussi des produits secs ou parfois même des plats préparés sont transportés par l’association Biocycle. Jusqu’à 300 personnes profitent de cette aide essentielle, alors que 4 millions d’individus bénéficient en France de l’aide alimentaire. L’association ne redistribue pas elle même les aliments, mais les remets à des associations organisées de redistribution comme les Restos du cœur ou la Croix rouge, qui sont déjà en lien avec des personnes dans le besoin, se faisant ainsi un intermédiaire utile.
Sauver les invendus de la poubelle en aidant les plus démunis
D’abord active sous forme de collectif à partir de 2014, Biocyle dispose de statuts juridiques depuis novembre 2015 et vient ainsi tout juste de fêter ses deux années d’existence. C’est sous l’impulsion de son fondateur, Jean-François Recco, qu’elle a pu se développer progressivement. Depuis 2016, les locaux de la jeune structure se trouvent sur la friche des Grands voisins, ce qui lui permet de profiter de l’effervescence des acteurs engagés qui y sont déjà installés.
Mathieu, responsable partenariats, se souvient qu’à l’origine du projet se trouvait le constat qu’il existait une disproportion entre « les gaspillages alimentaires importants et le nombre toujours croissant de personnes se trouvant en situation de précarité alimentaire ». De nombreuses associations de distribution sont débordées, n’ont pas accès à suffisamment de nourriture pour répondre à la demande et ne disposent pas toujours des moyens logistiques pour procéder à la récupération d’invendus. Ainsi, leur projet se fait l’intermédiaire entre les magasins (ou donateurs) et les structures de redistribution.
Dans le même temps, Biocyle a commencé à organiser des actions de sensibilisation au gaspillage menées « dans un esprit festif et ludique », afin de montrer que « les invendus alimentaires sont une ressource trop peu exploitée. Régulièrement, l’association propose ainsi des évènements pendant lesquels le public peut fabriquer des jus à partir de fruits et légumes récupérés. À cette occasion des mixeurs actionnés en pédalant sur un vélo sont utilisés. De nouvelles activités sont également développées, notamment la teinture de tissus à partir d’épluchures.
Le choix du vélo
Depuis les marchés et les magasins jusqu’aux associations de redistribution, les invendus sont entièrement transportés grâce à des vélos cargos, un choix « eco-friendly » qui en surprendra plus d’un alors que les charges sont importantes. Pourtant, confie Mathieu, dotés d’une assistance électrique, les vélos se prêtent particulièrement bien à l’exercice. Et ont même quelques avantages : « dans la circulation des villes denses, cela permet de se faufiler plus rapidement, d’être plus ponctuel » explique-t-il. Le vélo permet à Biocyle de prolonger l’engagement qui est le sien, en se tournant vers un moyen de transport plus écologique et moins encombrant dans l’espace public. Enfin, le vélo se révèle être un outil stratégique inattendu : dans la rue, les gens intrigués posent des questions et s’attardent pour en apprendre plus.
L’essentiel des ressources de l’association est constitué de subventions publiques et privées. Mais face à la baisse générale des aides, l’association est aujourd’hui à la recherche d’un modèle qui permettrait d’être indépendant du point de vue financier. « C’est l’un des objectifs », explique Mathieu qui regrette la difficulté croissante à trouver des aides dans le monde associatif en général. Aujourd’hui, il estime qu’il est nécessaire, pour plus de stabilité à moyen terme, « d’intégrer le modèle économique des magasins et des entreprises, pour faire partie de leurs réflexions ». Biocycle deviendrait ainsi un partenaire indispensable.
Une partie de la solution, explique le salarié, se trouve dans le décommissionnement : à chaque fois qu’une enseigne fait un don alimentaire à une association, elle pourrait défiscaliser ce don à hauteur de 60%. Les conventions concluent avec Biocycle prévoient qu’une partie de cet argent est reversé à l’association. Par ailleurs, l’association propose des prestations de sensibilisation dans les entreprises, autre levier pouvant permettre de voir l’avenir avec plus de sérénité, tout en se consacrant entièrement au projet associatif. Un beau projet d’utilité publique que vous pouvez soutenir ici.
A lire sur MrMondialisation (1/12/2017)