19 Oct 2021
Le plus grand essai de réduction de temps de travail a été réalisé en Islande et se trouve être un grand succès, à tel point que l'idée devrait être reprise au Royaume-Uni, indique The Independent.
Plus de 1% de la population islandaise a pris part à ce programme pilote entre 2015 et 2019. L'objectif était de réduire la semaine de travail à 35-36 heures, sans pour autant diminuer le salaire global. Une analyse jointe de think tanks islandais et britannique a révélé que les essais, ayant impliqué environ 2.500 personnes, ont stimulé leur productivité et leur bien-être et ont entraîné des changements permanents.
Les syndicats islandais, qui négocient collectivement les salaires et les conditions de travail de la plupart des travailleurs du pays, ont déjà entamé leurs négociations pour réduire le volume d'heures de travail. Les chercheurs estiment qu'à la suite de nouveaux accords conclus en 2019-2021 après cet essai, 86% de l'ensemble de la population active islandaise bénéficie désormais de réductions d'heures de travail ou de contrats plus flexibles, permettant de demander une réduction de temps de travail.
Un modèle à exporter
Les essais avaient été lancés par la mairie de Reykjavik et le gouvernement national islandais, après des pressions de la part des syndicats et de la société civile. L'expérience incluait des employés habitués au rythme 9h-17h, ainsi que d'autres travaillant sur des horaires non traditionnels. Elle se déroulait sur des lieux de travail comme des bureaux, des écoles, des hôpitaux et des services sociaux. Grâce à une série d'indicateurs, les think tanks Autonomy au Royaume-Uni et l'Association for Sustainability and Democracy (Alda) en Islande ont démontré que le bien-être des travailleurs avait considérablement progressé. Le stress, le burn-out aussi bien que la santé et l'équilibre vie personnelle-vie professionnelle s'étaient significativement améliorés parmi tous les groupes. Par conséquent, la productivité des individus a stagné ou augmenté dans la majorité des lieux de travail de l'essai.
«L'expérience de réduction des heures de travail sur la semaine en Islande nous apprend non seulement qu'il est possible de travailler moins, même dans les temps modernes, mais également qu'un changement progressif est possible», indique Gudmundur D. Haraldsson, un chercheur de l'Alda. L'essai avait été élaboré pour ne rien changer au budget de la mairie et du gouvernement. Will Stronge, directeur de recherche à Autonomy, précise: «Cette étude montre que le plus grand essai jamais réalisé au monde d'une semaine de travail plus courte dans le secteur public connaît un succès retentissant. Cela prouve que le secteur public est prêt pour être un pionnier des semaines de travail réduites –et que des leçons doivent être tirées par d'autres gouvernements.»
Au Royaume-Uni notamment, l'idée d'une semaine de quatre jours bénéficie d'un large soutien, quarante-cinq députés ayant signé une motion pour demander au gouvernement d'étudier la proposition. Un sondage publié l'année dernière par Survation révélait que 63% de la population était favorable à une semaine de quatre jours de travail sans diminution de salaire, et que 12% s'y opposait.
Par Emma Barrier (publié le 05/07/2021)
A lire sur le site Slate
Plus de 1% de la population islandaise a pris part à ce programme pilote entre 2015 et 2019. L'objectif était de réduire la semaine de travail à 35-36 heures, sans pour autant diminuer le salaire global. Une analyse jointe de think tanks islandais et britannique a révélé que les essais, ayant impliqué environ 2.500 personnes, ont stimulé leur productivité et leur bien-être et ont entraîné des changements permanents.
Les syndicats islandais, qui négocient collectivement les salaires et les conditions de travail de la plupart des travailleurs du pays, ont déjà entamé leurs négociations pour réduire le volume d'heures de travail. Les chercheurs estiment qu'à la suite de nouveaux accords conclus en 2019-2021 après cet essai, 86% de l'ensemble de la population active islandaise bénéficie désormais de réductions d'heures de travail ou de contrats plus flexibles, permettant de demander une réduction de temps de travail.
Un modèle à exporter
Les essais avaient été lancés par la mairie de Reykjavik et le gouvernement national islandais, après des pressions de la part des syndicats et de la société civile. L'expérience incluait des employés habitués au rythme 9h-17h, ainsi que d'autres travaillant sur des horaires non traditionnels. Elle se déroulait sur des lieux de travail comme des bureaux, des écoles, des hôpitaux et des services sociaux. Grâce à une série d'indicateurs, les think tanks Autonomy au Royaume-Uni et l'Association for Sustainability and Democracy (Alda) en Islande ont démontré que le bien-être des travailleurs avait considérablement progressé. Le stress, le burn-out aussi bien que la santé et l'équilibre vie personnelle-vie professionnelle s'étaient significativement améliorés parmi tous les groupes. Par conséquent, la productivité des individus a stagné ou augmenté dans la majorité des lieux de travail de l'essai.
«L'expérience de réduction des heures de travail sur la semaine en Islande nous apprend non seulement qu'il est possible de travailler moins, même dans les temps modernes, mais également qu'un changement progressif est possible», indique Gudmundur D. Haraldsson, un chercheur de l'Alda. L'essai avait été élaboré pour ne rien changer au budget de la mairie et du gouvernement. Will Stronge, directeur de recherche à Autonomy, précise: «Cette étude montre que le plus grand essai jamais réalisé au monde d'une semaine de travail plus courte dans le secteur public connaît un succès retentissant. Cela prouve que le secteur public est prêt pour être un pionnier des semaines de travail réduites –et que des leçons doivent être tirées par d'autres gouvernements.»
Au Royaume-Uni notamment, l'idée d'une semaine de quatre jours bénéficie d'un large soutien, quarante-cinq députés ayant signé une motion pour demander au gouvernement d'étudier la proposition. Un sondage publié l'année dernière par Survation révélait que 63% de la population était favorable à une semaine de quatre jours de travail sans diminution de salaire, et que 12% s'y opposait.
Par Emma Barrier (publié le 05/07/2021)
A lire sur le site Slate