En Bretagne, 75 % des communes ont dit stop aux pesticides
Depuis 10 ans, la Région Bretagne décerne des trophées « Zéro Phyto« , aux collectivités qui ont banni tout usage de produits phytosanitaires. Cette année, 51 nouvelles communes et 4 ECPI (regroupements de communes) ont reçu ce label à l’occasion du Carrefour des Gestions Locales de l’Eau qui se déroulait les 30 et 31 janvier dernier, au Parc des expositions, à Rennes.

Mieux que la loi

Si la loi Labbé, voté en 2017,  » interdit aux personnes publiques d’utiliser ou de faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles ou ouvertes à tous », des dérogations existent pour les cimetières, les terrains de sport, les ronds-points et certains axes routiers pour des raisons de sécurités. Avec les prix « Zéro Phyto », la Région veut donc encourager les communes bretonnes à aller bien au-delà du seuil fixé par la législation. Les accompagner pour « une gestion différenciée, durable et économe, de leurs espaces verts ». En clair, changer les habitudes, même s’il faut pour cela redoubler d’efforts.

« Avant, dans le cimetière par exemple, on mettait du Roundup et on était tranquille. Maintenant, on fait tout à la débroussailleuse ou la binette. On utilise aussi de nouveaux engins de désherbage qu’on se partage avec d’autres communes, mais ça demande plus de passages », consent Arnaud Quéhec, responsable des services techniques à Erquy, dans le Finistère.

Les communes veulent donner l’exemple

Pour de plus en plus d’élus, ce label est devenu une nécessité afin de retrouver une bonne qualité des eaux potables. La Bretagne étant, à maintes reprises, montrée du doigt. D’autant que depuis le 1er janvier, la loi Labbé s’étend aux particuliers, avec beaucoup plus de rigueur. Désormais, l’usage, la détention d’herbicides, d’insecticides, de fongicides et autres engrais non-organiques leur est totalement interdits.

« On a peu de nappes phréatiques en Bretagne, l’une des nouvelles communes labellisées Zéro Phyto. L’eau potable est superficielle, stockée dans des retenues ou des barrages. Quand on pollue sur des routes, ça va directement dedans, et il est difficile d’enlever cette pollution, de rendre l’eau potable. C’était donc le vœu à la fois des élus et des agents que notre commune montre l’exemple aux particuliers », explique Bruno Chesnel, directeur technique de la ville d’Auray.

    Plus d’1 million de Bretonnes et Bretons (1 081 000) vivent dans une commune « Zéro Phyto »

75 % des communes bretonnes, 353 villes et villages sont aujourd’hui labellisés « Zéro Phyto ». Une distinction également décernée à 31 lycées publics sur les 115 gérés par la région.

Par Eric Nedjar (publié le 08/02/2019)
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