Défiant la loi, le maire de Rome enregistre 16 mariages gays
Le maire de Rome a enregistré samedi 16 mariages gays conclus à l'étranger, aussitôt déclarés illégaux par les autorités. Le même jour, les évêques du monde entier, réunis en synode, n'ont pas trouvé d'accord sur les homosexuels dans l'Église.

Le maire de Rome a adressé un pied-de-nez à la loi italienne, samedi 18 octobre. Militant pour la légalisation du mariage gay, Ignazio Marino (gauche) a enregistré seize mariages d'hommes et de femmes homosexuels conclus à l'étranger.

Malgré un petit groupe de manifestants hostiles à cette initiative, les couples, accompagnés de leurs familles et parfois de jeunes enfants, sont venus les uns après les autres dans le Palais du Capitole pour transcrire leur union dans les registres des mariages de la ville.

Des enregistrements illégaux et non valides

La préfecture de Rome a aussitôt réagi en appelant à annuler ces enregistrements, considérés comme illégaux et non valides par la loi italienne. En Italie, le mariage homosexuel est interdit mais plusieurs municipalités acceptent de valider les unions de ce type conclues hors du pays.

Le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano (centre droit) a affirmé que le maire n'avait fait que "signer des autographes" en transcrivant ces unions homosexuelles dans ces registres. Maurizio Gasparri, sénateur de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, a quant à lui réclamé la démission d'Ignazio Marino.

De son côté, le diocèse de Rome a critiqué, dans sa revue hebdomadaire "Roma Sette", "le choix idéologique" et "l'affront institutionnel" que constitue l'attitude du maire.

Au Vatican, pas d'accord sur les homosexuels

Des réactions outrées auxquelles Ignazio Marino a réagi en déplorant la lenteur de Rome à réformer le mariage. "Ce genre d'évènement est devenu extraordinaire uniquement à Rome, mais c’est absolument normal à Berlin, Londres, New York, Paris, Bruxelles, Porto, Barcelone, Boston ou Chicago."

Ces cérémonies controversées ont eu lieu alors même que, de l'autre côté du Tibre, les évêques du monde entier étaient réunis en synode sur la famille au Vatican. Au cours de cette réunion, aucun accord n'a été trouvé sur la question de l'accueil des homosexuels dans l'Église, sujet qui a créé une polémique entre partisans et opposants d'une ouverture.

Au sein du rapport final, trois paragraphes ont posé problème et n'ont pas atteint les deux tiers des votes requis. Deux portent sur les divorcés remariés, le troisième sur l'accueil des homosexuels. Ce dernier posait le principe d'un accueil dans "le respect et la délicatesse" pour les gays, tout en récusant toute "analogie" entre leurs couples et le mariage traditionnel.

Par France 24 - 18/10/2014

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