23 Oct 2013
Zurich, la capitale économique suisse, est une des villes les pus chères du monde. Pour loger malgré tout les petits revenus et les familles, la ville développe depuis plus d’un siècle le système des coopératives de location. Aujourd’hui, leurs loyers sont d’un tiers inférieur à ceux du parc privé. Les projets comprennent aussi des crèches ou des commerces et bureaux... De quoi donner quelques idées au ministère du Logement ?
Les coopératives d’habitat ont vu le jour il y a plus d’un siècle en Suisse. Aujourd’hui, elles concernent une habitation sur vingt dans le pays. Dans la plus grande ville, Zurich (390 000 habitants), un logement sur cinq appartient à une coopérative, soit environ 40 000 logements. Et la tendance ne faiblit pas. Les 120 coopératives zurichoises continuent de construire : elles sont à l’origine d’environ 20 % des logements neufs érigés entre 1996 et 2007. Une dizaine d’entre elles, les plus anciennes, en possèdent plusieurs milliers. Il existe aussi des groupements de quelques centaines de logements et des très petites structures composées de quelques familles seulement.
Ces coopératives ne sont pas des copropriétés. Il s’agit de structures d’intérêt général qui s’engagent à fournir un habitat pour toutes les couches de la population. Ici, les habitants louent leurs logements, tout en étant, le plus souvent, membres de la coopérative. En tant que tel, ils sont bien propriétaires, mais d’une part sociale de la coopérative, pas de l’appartement qu’elles occupent. Une forme de propriété collective.
Propriété collective et loyers moins chers
Les habitants doivent en général acheter une part sociale pour habiter une coopérative. « Le montant minium s’élève en général à quelques centaines de francs suisses, explique Hans Conrad Daeniker, de la section zurichoise du groupement de coopératives SVW (100 francs suisses équivalent à environ 83 euros). Les coopératives les plus jeunes, qui disposent encore de peu de fonds, demandent plus. » Même avec cette participation obligatoire, vivre dans une coopérative reste très avantageux pour les habitants de Zurich, où l’immobilier est cher. Car ces « bailleurs » doivent louer à loyer coûtant (qui intègre les frais d’entretien et l’investissement dans de nouvelles constructions), sans bénéfice. Les loyers y sont en moyenne d’un tiers inférieurs à ceux du parc privé. Et les habitants profitent, en tant que membres, d’une grande sécurité de logement.
Résultat : les coopératives logent plus de famille et de parents célibataires que le parc privé et le revenu moyen de ses habitants est inférieur au reste de la population de la ville. « Dès le début du XXe siècle, l’idée des coopératives était de pouvoir loger les familles dans un environnement de qualité, explique Franziska Dörig, chef de projet au département d’urbanisme de Zurich. C’est essentiel dans une ville très chère comme la nôtre. »
Des logements, mais aussi des crèches ou des commerce
« La municipalité de Zurich est membre de presque toutes les coopératives de la ville, souligne aussi Hans Conrad Daeniker. En échange, elle a la possibilité, et elle l’utilise, d’avoir un membre dans les conseils d’administration des structures. » Zurich fournit aussi des terrains, sous droit de superficie. Et la ville subventionne une partie des 6 % de logements sociaux, attribués sur critères de revenus, du parc coopératif.
Les projets coopératifs abritent aussi en général des structures de quartier : salles communes, ateliers, accompagnement social. Les plus grands projets comprennent même commerces, jardins d’enfants et résidences pour personnes âgées, publics et ouverts à tous, habitants ou pas de la structure. C’est le cas par exemple dans le projet A-Park de la coopérative Zurlinden. L’ensemble livré en 2008 comprend, outre 60 logements de deux à cinq pièces, un supermarché, une crèche, des bureaux…
« Les constructions coopératives se font la plupart du temps avec des concours d’architecture. C’est une tradition à Zurich et dans la région », souligne le responsable. Le grand projet Mehr als Wohnen (« Plus qu’habiter ») lancé en 2007 en commun par une trentaine de coopératives de la ville, fait par exemple travailler quatre équipes d’architectes pour construire tout un quartier sur une ancienne friche industrielle de 40 000 m2. D’ici 2014, 450 logements, des bureaux, des commerces, des restaurants collectifs y verront le jour. « Ce sera le dernier grand projet de la ville avant longtemps, regrette Franziska Dörig. Nous n’avons plus de telles surfaces à disposition. » À Zurich comme ailleurs, les terrains manquent.
Un article de Rachel Knaebel
Lire sur le site de bastamag.net ( 08/10/2012)
Les coopératives d’habitat ont vu le jour il y a plus d’un siècle en Suisse. Aujourd’hui, elles concernent une habitation sur vingt dans le pays. Dans la plus grande ville, Zurich (390 000 habitants), un logement sur cinq appartient à une coopérative, soit environ 40 000 logements. Et la tendance ne faiblit pas. Les 120 coopératives zurichoises continuent de construire : elles sont à l’origine d’environ 20 % des logements neufs érigés entre 1996 et 2007. Une dizaine d’entre elles, les plus anciennes, en possèdent plusieurs milliers. Il existe aussi des groupements de quelques centaines de logements et des très petites structures composées de quelques familles seulement.
Ces coopératives ne sont pas des copropriétés. Il s’agit de structures d’intérêt général qui s’engagent à fournir un habitat pour toutes les couches de la population. Ici, les habitants louent leurs logements, tout en étant, le plus souvent, membres de la coopérative. En tant que tel, ils sont bien propriétaires, mais d’une part sociale de la coopérative, pas de l’appartement qu’elles occupent. Une forme de propriété collective.
Propriété collective et loyers moins chers
Les habitants doivent en général acheter une part sociale pour habiter une coopérative. « Le montant minium s’élève en général à quelques centaines de francs suisses, explique Hans Conrad Daeniker, de la section zurichoise du groupement de coopératives SVW (100 francs suisses équivalent à environ 83 euros). Les coopératives les plus jeunes, qui disposent encore de peu de fonds, demandent plus. » Même avec cette participation obligatoire, vivre dans une coopérative reste très avantageux pour les habitants de Zurich, où l’immobilier est cher. Car ces « bailleurs » doivent louer à loyer coûtant (qui intègre les frais d’entretien et l’investissement dans de nouvelles constructions), sans bénéfice. Les loyers y sont en moyenne d’un tiers inférieurs à ceux du parc privé. Et les habitants profitent, en tant que membres, d’une grande sécurité de logement.
Résultat : les coopératives logent plus de famille et de parents célibataires que le parc privé et le revenu moyen de ses habitants est inférieur au reste de la population de la ville. « Dès le début du XXe siècle, l’idée des coopératives était de pouvoir loger les familles dans un environnement de qualité, explique Franziska Dörig, chef de projet au département d’urbanisme de Zurich. C’est essentiel dans une ville très chère comme la nôtre. »
Des logements, mais aussi des crèches ou des commerce
« La municipalité de Zurich est membre de presque toutes les coopératives de la ville, souligne aussi Hans Conrad Daeniker. En échange, elle a la possibilité, et elle l’utilise, d’avoir un membre dans les conseils d’administration des structures. » Zurich fournit aussi des terrains, sous droit de superficie. Et la ville subventionne une partie des 6 % de logements sociaux, attribués sur critères de revenus, du parc coopératif.
Les projets coopératifs abritent aussi en général des structures de quartier : salles communes, ateliers, accompagnement social. Les plus grands projets comprennent même commerces, jardins d’enfants et résidences pour personnes âgées, publics et ouverts à tous, habitants ou pas de la structure. C’est le cas par exemple dans le projet A-Park de la coopérative Zurlinden. L’ensemble livré en 2008 comprend, outre 60 logements de deux à cinq pièces, un supermarché, une crèche, des bureaux…
« Les constructions coopératives se font la plupart du temps avec des concours d’architecture. C’est une tradition à Zurich et dans la région », souligne le responsable. Le grand projet Mehr als Wohnen (« Plus qu’habiter ») lancé en 2007 en commun par une trentaine de coopératives de la ville, fait par exemple travailler quatre équipes d’architectes pour construire tout un quartier sur une ancienne friche industrielle de 40 000 m2. D’ici 2014, 450 logements, des bureaux, des commerces, des restaurants collectifs y verront le jour. « Ce sera le dernier grand projet de la ville avant longtemps, regrette Franziska Dörig. Nous n’avons plus de telles surfaces à disposition. » À Zurich comme ailleurs, les terrains manquent.
Un article de Rachel Knaebel
Lire sur le site de bastamag.net ( 08/10/2012)
Josef Sperka
Samedi 16 Novembre 2013
Comme quoi, un esprit de solidarite, plus de la creativite, montre des pistes a exploiter en dehors de la globalisation mondiale s'imposant de plus en plus...........qui plus est dans un paradis fiscal comme la Suisse. Une bouffee de fraicheur!
Samedi 16 Novembre 2013
Comme quoi, un esprit de solidarite, plus de la creativite, montre des pistes a exploiter en dehors de la globalisation mondiale s'imposant de plus en plus...........qui plus est dans un paradis fiscal comme la Suisse. Une bouffee de fraicheur!