Caen enlève le bitume au pied des arbres pour verdir la ville
Des arbres aux troncs coincés dans le bitume : c'est ce que souhaite faire disparaitre la ville de Caen avec le lancement de travaux pour verdir les trottoirs. "L'idée, c'est que la nature reprenne un peu ses droits, lance Julie Callberg-Ellen, maire adjointe en charge de la transition écologique. Plutôt que d'avoir des agents qui enlèvent les petites herbes dans le bitume, les laisser pousser". Le chantier a démarré lundi boulevard Bertrand, pour un coût de 20.000 euros.

Intérêt écologique et pratique

"On a ciblé des rues dans lesquelles on a des alignements d'arbres enfermés dans du bitume, sur des trottoirs larges, précise l'élue. On s'est dit qu'on pouvait casser l'enrobé et mettre un tapis vert à leurs pieds". "C'est beaucoup _plus facile d'enlever du bitume pour y faire pousser de la pelouse que de creuser pour planter un arbre_, ajoute Ludwig Willaume. Il faut distinguer débitumisation et végétalisation". Cela coûte aussi moins cher : le budget annuel prévu pour le projet, avec la sélection de différents sites, est de 200.000 euros.

De quoi permettre une meilleure infiltration des eaux de pluie et une lutte plus efficace contre les effets de chaleur. L'entretien sera peu fréquent, avec quatre à six tontes par an. La ville prévoit de mettre, comme dans les cimetières,"un _mélange de pierres et terre stabilisé pour qu'on puisse marcher dessus_, en gardant l'effet drainant, plus naturel, et qui on l'espère pourra faire revenir la biodiversité", indique Julie Callberg-Ellen.

Garder l'accessibilité

"On a référencé plusieurs lieux, on va en discuter avec les conseillers municipaux de quartiers, précise Ludwig Willaume. Le but, c'est de _ne pas faire que le centre-ville_, il y a plein d'artères avec des alignements d'arbres qu'on peut ainsi transformer, verdir en pied de mur tout en maintenant les cheminements en surface dure pour les piétons". Un espace de deux mètres de large minimum doit ainsi être conservé, afin d'assurer la circulation des personnes en situation de handicap.

Le calendrier précis et le nombre de trottoirs qui vont ainsi être réaménagés n'est pour l'heure pas arrêté. Pas question d'engager des travaux lourds qui pourraient avoir un impact sur la circulation. "On veut enlever le bitume là où il n'est pas justifié, voire où il fait du mal", lance Julie Callberg-Ellen.

Par Morgane Heuclin-Reffait (publié le 21/10/2020)
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