Brésil: des domestiques mieux protégés, la classe moyenne inquiète
Un amendement à la Constitution brésilienne accorde désormais aux employés domestiques les mêmes droits qu'aux autres salariés. Près de 7 millions de personnes sont concernées par cette mesure. Elles seront dorénavant mieux protégées, avec, notamment, une durée maximale de travail de quarante-quatre heures par semaine; le paiement majoré des heures supplémentaires, et même une indemnité de licenciement. Une petite révolution sociale au Brésil... qui fait grincer des dents.

Betania et son mari, la trentaine, emploient une femme de ménage et une nourrice, quasiment à plein temps pour s’occuper de leur fils, Ignacio, tout juste un an. Cette pharmacienne et ce fonctionnaire font partie de la nouvelle classe moyenne brésilienne. Mais la nouvelle loi va complètement modifier leur mode de vie. "La majorité des gens que je connais qui ont deux employés vont devoir changer de mode de fonctionnement. Deux domestiques ça va devenir trop cher", s'exclame-t-elle. "Avoir quelqu’un à sa disposition 24h sur 24, ça va rapidement disparaître".

La nouvelle loi concerne tous les employés de maison qui travaillent plus de 3 jours par semaine chez le même employeur. Ils bénéficient désormais d’une durée maximale de travail de 44 heures par semaine, le paiement majoré des heures supplémentaires et d’un tarif nocturne. Une grand changement pour près de 7 millions de brésiliens, employés à domicile, comme Amanda la nourrice du petit Ignacio. "Avant nous n’avions pas ces droits, et ça faisait que l’employée domestique était mal considérée", explique-t-elle. "Elle devait travailler plus que ce qu’elle ne pouvait le supporter. On nous appelait toujours quand on était en heure de repos. Avec cette nouvelle loi, on va être mieux respectées”.

Dans un secteur, où plus des deux tiers des emplois sont informels, le risque également est de voir les employeurs remplacer leurs domestiques à plein temps par des "diarista", des emplois à la journée, qui eux ne bénéficient encore d’aucun droit.

François Cardona

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