Au nord du Bénin, la lutte contre la pauvreté et la faim porte ses fruits !
Le Bénin demeure l’un des pays les plus pauvres de la planète. Près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté avec moins de 50 € par mois. Plus d’un million de personnes ne mangent pas à leur faim. Et comme le veut un paradoxe cruel dans les pays les plus pauvres, ce sont les familles actives dans l’agriculture qui souffrent le plus de malnutrition.

Pour ces raisons, Iles de Paix travaille dans le département de l’Atacora, au nord du pays, où 80% de la population vit de l’agriculture, majoritairement dans des petites fermes familiales. Dans les villages concernés par le projet, une personne sur trois n’a pas un accès régulier à une alimentation suffisante. Les récoltes (maïs, soja, sésame, etc.) sont généralement trop maigres pour nourrir toute la famille toute l’année, en raison de la dégradation de la qualité des sols, de l’utilisation non maîtrisée d’engrais chimiques et de pesticides ou encore de l’impact des changements climatiques.

"Les famines ont poussé les agriculteurs à se tourner vers l’agriculture intensive. aujourd’hui, beaucoup sont englués dans un modèle qui appauvrit les sols"

Au nord du Bénin, la lutte contre la pauvreté et la faim porte ses fruits ! (Crédit : © (photo fournie par) Îles de Paix )

Dans le passé, les famines ont poussé les agriculteurs à se tourner, avec l’appui des autorités, vers l’agriculture intensive. Aujourd’hui, ils sont englués dans ce modèle, qui appauvrit les sols et nuit à la santé. Des laboratoires ont analysé le maïs cultivé et estimé qu’il n’était pas consommable du fait de la teneur en produits chimiques résiduels. En outre, les agriculteurs ont peu de moyens pour stocker, transformer et vendre correctement leurs productions. Actuellement, par manque de stockage, les paysans sont obligés de brader leur production en été.

Pourtant, des solutions existent. La pauvreté n’est en rien une fatalité. Avec le soutien de l’Opération 11.11.11, Iles de Paix travaille depuis plusieurs années à améliorer les choses, en collaboration avec des ONG locales. Le programme offre aux familles paysannes des formations techniques sur des pratiques agroécologiques ayant prouvé leur efficacité. Il s’agit, par exemple, de la production et la conservation de semences locales ou l’articulation entre les activités agricoles et l’élevage. Cet accompagnement de proximité se base sur une planification, par la famille, des étapes nécessaires pour atteindre la situation qu’elle souhaite pour sa ferme.

Produire plus et mieux est essentiel, mais la conservation et la valorisation des produits après la récolte sont indispensables pour pouvoir nourrir la famille pendant la saison sèche et pour générer des revenus. Pour y arriver, les familles bénéficient de formations supplémentaires et sont aidées à s’équiper.

Le programme ne se limite pas aux accompagnements individuels. Alors que le changement climatique provoque des sécheresses prolongées, il finance des infrastructures telles que des puits, des systèmes de rétention d’eau de pluie et des mécanismes d’irrigation.


Enfin, une fois que les paysans ont produit en quantité suffisante pour vendre les surplus sur le marché, encore faut-il qu’ils accèdent à une clientèle intéressée par leur offre. C’est pourquoi le projet finance aussi des campagnes de promotion pour inviter les consommateurs à réfléchir aux avantages d’une alimentation saine, locale et écologique. Aussi, les collectivités locales sont aidées à organiser des cantines scolaires qui se fournissent auprès de producteurs locaux, ce qui garantit à la fois des aliments sains pour les enfants et un revenu pour les agriculteurs.

"Le programme porte ses fruits. Entre 2015 et 2020, il a permis d’augmenter de 180 % le revenu des familles d’agriculteurs."

Le programme porte ses fruits. Entre 2015 et 2020, il a permis d’augmenter de 180 % le revenu des familles d’agriculteurs. La production des terres a doublé. Il se poursuit aujourd’hui afin d’accroître cet impact.

Publié le 13/03/2023
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