Au Chili, victoire contre un mégaprojet minier
Basta ! Au Chili, le gouvernement de gauche a rejeté un mégaprojet minier, jeudi 19 janvier. Mine à ciel ouvert, la « Minera Dominga » devait être la plus grande du pays. Elle était censée exploiter du cuivre et du fer dans la région de Coquimbo, dans le nord du pays. L’extraction de métaux aurait eu lieu à proximité de l’archipel de Humboldt, comprenant une réserve naturelle protégée.

On trouve là-bas 80 % des manchots de Humboldt de la planète, une espèce menacée et endémique, mais également des chungungos, la plus petite loutre du monde en voie de disparition, ainsi que des centaines d’otaries, des milliers d’oiseaux, de grands dauphins. L’abandon de ce projet est donc une immense victoire pour les groupes écologistes qui se battent depuis des années contre cette mine XXL.

La décision a été prise en conseil des ministres à l’unanimité. Dans la foulée de l’annonce, la société Andes Iron — porteuse du projet — a indiqué qu’elle allait saisir la justice.

Le projet n’était pas seulement controversé pour ses conséquences environnementales, mais aussi parce qu’il était entaché de soupçons de corruption impliquant l’ancien chef de l’État Sebastian Piñera, un des hommes les plus riches du Chili. Selon les « Pandora Papers » — cette enquête journalistique d’envergure internationale —, le projet aurait en effet été vendu par la famille Piñera à un de ses amis en transitant par le paradis fiscal des îles Vierges britanniques.

Pays minier, le Chili produit près de 30 % du cuivre dans le monde. Une industrie minière désastreuse pour les écosystèmes : elle produit des boues toxiques, pollue les cours d’eau et détruit les glaciers.

Publié le 23/01/2023
A lire sur le site Reporterre