ArcelorMittal condamné à payer une amende pour pollution de l'air
L'État a infligé une amende administrative de 15.000 euros à ArcelorMittal pour pollution de l'air dans son usine sidérurgique de Fos-sur-Mer, près de l'Étang de Berre, une zone des Bouches-du-Rhône très touchée par la pollution industrielle. Outre l'amende, le préfet des Bouches-du-Rhône a prononcé une astreinte de 1.500 euros par jour jusqu'à ce que le groupe sidérurgique respecte les normes environnementales visées, selon des arrêtés publiés le 27 décembre 2018. L'aciérie avait été mise en demeure en 2017 de respecter les limites de rejets de benzène, "substance classée cancérigène et mutagène" et de composés organiques volatils, mais n'a pas pris les mesures nécessaires à temps, précise la préfecture.

ArcelorMittal affirme avoir engagé "d'importants investissements"

"Notre objectif est d'être 100% conforme avec les normes européennes en vigueur, qui sont de plus en plus exigeantes", a réagi le groupe auprès de l'AFP. "Les investissements environnementaux représentent 40 à 50% des investissements réalisés sur le site ces dernières années, soit plus de 100 millions d'euros entre 2012 et 2017", a-t-il souligné. Sur la question des émissions de benzène, ArcelorMittal affirme avoir engagé "d'importants investissements" pour adapter ses installations aux normes : "A la date d'aujourd'hui, sur les 126 fours de la cokerie, 108 fours sont revenus à des valeurs inférieures à la valeur limite (...). La finalisation des travaux sur les fours restants est planifiée courant 2019".

Une pollution qui fragilise la santé des riverains

La sanction infligée par l'Etat est "encourageante" et plutôt "rare" à l'encontre d'un industriel, a salué de son côté Nathalie Chaudon, directrice de France Nature Environnement Paca. L'association avait assigné en justice fin novembre 2018 la multinationale pour 36 infractions environnementales en cinq ans dans cette usine, dont dépendent 4.000 emplois directs ou indirects. "Il faut maintenant redoubler d'attention au niveau de l'industriel pour qu'il réalise ses travaux au plus vite. On ose espérer qu'en 2019 il y aura des changements positifs" pour la santé des riverains, a-t-elle ajouté. La question de la qualité de l'air est sensible dans les environs de l'Étang de Berre, territoire industriel aux portes de Marseille. Des habitants ont porté plainte en novembre contre X pour "mise en danger de la vie d'autrui" en raison de la pollution qu'ils subissent, dénonçant notamment une recrudescence de cas de cancer. En mars 2018, l'Agence régionale de la santé (ARS) avait reconnu que la pollution "fragilisait" l'état de santé de la population locale.

Par Sciences et Avenir avec AFP (publié le 31/12/2018)
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