États-Unis : le Patriot Act jugé anticonstitutionnel


Le Patriot Act, adopté après le 11 septembre 2001, autorise le FBI à envoyer des lettres secrètes à des groupes privés pour obtenir d'eux des renseignements.Une juge américaine a ordonné vendredi au FBI de cesser d'utiliser des lettres dites "de sécurité nationale", jugeant que cette méthode employée pour surveiller secrètement des utilisateurs sur Internet, au nom de la lutte contre le terrorisme, était anticonstitutionnelle. Le Patriot Act, adopté après le 11 Septembre, autorise le FBI à envoyer de telles lettres à des groupes privés pour obtenir d'eux les renseignements nécessaires pour surveiller des comptes internet, tout en leur interdisant de révéler que de telles demandes ont été faites.

Des "dizaines de milliers" de demandes de surveillance

Google a récemment indiqué qu'il avait reçu du gouvernement entre 0 et 999 demandes de 2009 à 2012. Ces demandes concernaient chaque année entre 1 000 et 1 999 comptes, à l'exception de l'année 2010, au cours de laquelle les demandes visaient entre 2 000 et 2 999 comptes, selon Google, qui a précisé ne pas publier de chiffres précis à la demande des autorités. Dans son jugement rendu vendredi, la juge d'une cour de San Francisco, Susan Illston, note que des éléments suggèrent que des dizaines de milliers de ces demandes sont envoyées chaque année et que, dans 97 % des cas, elles sont accompagnées d'une interdiction de mentionner leur existence.

"L'utilisation généralisée de ces ordres de non-divulgation (...) met en lumière un risque pour la liberté d'expression alors que ce n'est pas nécessaire", écrit-elle dans sa décision. L'interdiction qu'elle a prononcée entrera en vigueur dans 90 jours pour laisser le temps aux législateurs américains de faire appel, "étant donné l'importance des questions constitutionnelles et de sécurité en jeu", ajoute-t-elle.

Ce jugement faisait suite à une plainte déposée en 2011 par un groupe de défense de la liberté d'Internet, Electronic Frontier Foundation (EFF), au nom d'un groupe de télécoms qui est resté anonyme. "Nous sommes très satisfaits que la cour ait reconnu les défauts de (ce système) par rapport à la Constitution", a commenté Matt Zimmerman, d'EFF.

Source AFP

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