12 Avr 2021
Indignée par les conditions de travail des ouvriers sur le chantier de la Coupe du monde 2022, au Qatar, une société, qui a fourni la pelouse de plusieurs autres rendez-vous footballistiques, a jeté le gant. Sur les réseaux sociaux, les internautes néerlandais saluent cette décision éthique.
“La décision de Hendriks Graszoden est notable, quand on sait que l’entreprise est depuis des années un fournisseur fidèle des Coupes du monde et d’Europe, écrit 1Limburg, le site de la chaîne régionale néerlandaise L1. Hendriks a notamment fourni la pelouse de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, de l’Euro 2008 en Suisse et de l’Euro 2016 en France.”
Mais pas cette fois. L’entreprise, installée dans le Limbourg néerlandais (près de la frontière belge) a renoncé à ce marché, comme le rapportait le site le 10 mars. “Nous avons vu ce qui se passe là-bas”, a expliqué Gerdien Vloet, porte-parole de l’entreprise.
Impliqué dans la préparation de l’événement depuis 2010, Hendriks a déchanté une fois sur place, raconte-t-elle.
"Nous avons vu comment la construction des stades se déroulait. Tous les ouvriers ne portaient pas d’équipement de protection, loin de là. L’attitude de l’organisation ne nous convenait pas. On voit clairement la différence entre les habitants du Qatar et les travailleurs [immigrés]. Les locaux portent de longs vêtements blancs, tandis que les ouvriers ont des tenues nettement moins distinguées.”
Un bilan terrifiant
Les doutes de l’entreprise ont ensuite été confirmés le mois dernier, lorsque le quotidien britannique The Guardian a rapporté qu’au moins 6 500 ouvriers étaient morts pendant la construction des stades au Qatar. “Nous savions qu’il y avait eu des morts sur le chantier, dit Gerdien Vloet, mais pas qu’il y en avait 6 500. C’est terrifiant.”
Elle ajoute une deuxième explication au retrait de son entreprise : des normes de qualité plus basses que celles défendues par Hendriks Graszoden. Le Qatar souhaitait que le gazon soit transporté par avion, plutôt que “cultivé sur place, avec l’aide d’entrepreneurs locaux”.
“Hendriks est, à notre connaissance, la première entreprise néerlandaise à refuser de collaborer à l’organisation du Mondial au Qatar pour des raisons éthiques”, reprend L1. L’entreprise dénonce d’ailleurs l’inaction de la Fifa vis-à-vis des conditions de travail sur le chantier : “Nous étions terriblement étonnés. Et nous le leur avons dit à plusieurs reprises”, déclare Gerdien Vloet.
Dans un deuxième article, la chaîne limbourgeoise décrit le soutien dont fait l’objet Hendriks Graszoden sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes saluent son engagement éthique.
Par Courrier International-Paris (publié le 12/03/2021)
A lire sur le site Courrier International
“La décision de Hendriks Graszoden est notable, quand on sait que l’entreprise est depuis des années un fournisseur fidèle des Coupes du monde et d’Europe, écrit 1Limburg, le site de la chaîne régionale néerlandaise L1. Hendriks a notamment fourni la pelouse de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, de l’Euro 2008 en Suisse et de l’Euro 2016 en France.”
Mais pas cette fois. L’entreprise, installée dans le Limbourg néerlandais (près de la frontière belge) a renoncé à ce marché, comme le rapportait le site le 10 mars. “Nous avons vu ce qui se passe là-bas”, a expliqué Gerdien Vloet, porte-parole de l’entreprise.
Impliqué dans la préparation de l’événement depuis 2010, Hendriks a déchanté une fois sur place, raconte-t-elle.
"Nous avons vu comment la construction des stades se déroulait. Tous les ouvriers ne portaient pas d’équipement de protection, loin de là. L’attitude de l’organisation ne nous convenait pas. On voit clairement la différence entre les habitants du Qatar et les travailleurs [immigrés]. Les locaux portent de longs vêtements blancs, tandis que les ouvriers ont des tenues nettement moins distinguées.”
Un bilan terrifiant
Les doutes de l’entreprise ont ensuite été confirmés le mois dernier, lorsque le quotidien britannique The Guardian a rapporté qu’au moins 6 500 ouvriers étaient morts pendant la construction des stades au Qatar. “Nous savions qu’il y avait eu des morts sur le chantier, dit Gerdien Vloet, mais pas qu’il y en avait 6 500. C’est terrifiant.”
Elle ajoute une deuxième explication au retrait de son entreprise : des normes de qualité plus basses que celles défendues par Hendriks Graszoden. Le Qatar souhaitait que le gazon soit transporté par avion, plutôt que “cultivé sur place, avec l’aide d’entrepreneurs locaux”.
“Hendriks est, à notre connaissance, la première entreprise néerlandaise à refuser de collaborer à l’organisation du Mondial au Qatar pour des raisons éthiques”, reprend L1. L’entreprise dénonce d’ailleurs l’inaction de la Fifa vis-à-vis des conditions de travail sur le chantier : “Nous étions terriblement étonnés. Et nous le leur avons dit à plusieurs reprises”, déclare Gerdien Vloet.
Dans un deuxième article, la chaîne limbourgeoise décrit le soutien dont fait l’objet Hendriks Graszoden sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes saluent son engagement éthique.
Par Courrier International-Paris (publié le 12/03/2021)
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